Selon Mediapart, une enquête ouverte par le parquet de Perpignan, qui portait sur la gestion des déchets dans la communauté de communes présidée par Jean Castex, a été arrêtée peu de temps après la nomination à Matignon de l’ancien maire de Prades.
Des investigations judiciaires portant sur la gestion de déchets dans la Communauté de communes présidée par Jean #Castex ont été stoppées le 6 juillet, trois jours après sa nomination aux fonctions de premier ministre. https://t.co/Nsskdecvfq
— Mediapart (@Mediapart) August 24, 2020
Une gestion controversée
Publiée lundi, l’enquête menée par le site d’investigation Mediapart dévoile qu’une enquête avait été ouverte concernant la gestion d’une benne à ordures par des ferrailleurs à travers plusieurs déchetteries dans la communauté de communes de Conflent-Canigó, alors présidée par l’actuel premier ministre. Les enquêteurs, qui avaient entamé leurs investigations en 2019, soupçonnaient « plusieurs infractions au code de l’environnement », pour « pollution », mais également au « code du travail » pour « travail illégal ». En effet, l’exploitation avait été attribuée « depuis plusieurs années à deux familles de Prades dans des conditions opaques ». Jean Castex, qui était maire de cette commune depuis 2008, avait rendu son écharpe de maire en juillet dernier, suite à sa nomination à Matignon.
Une enquête brutalement arrêtée
Selon une source citée par Mediapart, « après l’audition, au mois de juin, d’un fonctionnaire en charge de la gestion des déchetteries de la communauté de communes, les investigations devaient se prolonger pour évaluer la responsabilité des pouvoirs publics dans le déploiement des bennes ». Et pourtant, les investigations ont été abandonnées le 6 juillet dernier, soit trois jours après la nomination de Jean Castex en tant que chef du gouvernement. Cet abandon aurait été « brutal et inexpliqué », confie une source au journal d’investigation. Mais elle aurait surtout permis d’éviter une exposition médiatique néfaste pour l’actuel premier ministre, qui aurait ainsi pu mettre en difficulté sa toute récente promotion.
Une affaire de famille
Jean Castex n’était pas le seul à être inquiété par cette enquête ouverte par le parquet de Perpignan. En effet, « la prochaine audition devait concerner un des vice-présidents de Jean Castex qui est aussi un membre de sa famille », rapporte une source proche du dossier. En effet, Jean Maury, maire du village de Ria-Sirach depuis 2001, se trouve être également un oncle par alliance de Jean Castex. Son audition qui était initialement programmée pour cet été n’aura donc finalement pas lieu.
Un hasard du calendrier
Selon la vice-procureure chargée des investigations Élodie Torres, l’enquête touchait en réalité à sa fin, et le dossier aurait alors été transmis au procureur « pour appréciation ». Le procureur de la République de Perpignan a également tenu à se justifier auprès de Mediapart : « en sortie de confinement, j’ai demandé à l’ensemble des magistrats du parquet de Perpignan de faire un point d’avancement des procédures de plus de six mois. C’est dans ce cadre qu’à l’issue d’un échange avec l’enquêteur, la décision a été prise de se faire transmettre la procédure pour étude afin d’en analyser les charges ».
Jean Castex sorti d’affaire ?
Quant au principal concerné, c’est-à-dire le premier ministre, les services de Matignon ont expliqué que « le responsable de la déchetterie a informé Jean Castex de ce que la gendarmerie l’avait interrogé sur ce dispositif et que les gendarmes lui avaient indiqué que le vice-président en charge des déchets serait probablement interrogé ». « Bien entendu, Jean Castex atteste n’être jamais intervenu dans cette enquête qui ne met pas [en cause], ni de près ni de loin, sa responsabilité », a ajouté le bureau du premier ministre. Pourtant, cette affaire ne semble pas être totalement terminée : le second volet de l’enquête, qui concerne cette fois l’exploitation d’une casse à Prades, est « en cours d’analyse depuis l’arrêt des investigations ». Toujours selon Mediapart, « le parquet peut décider de classer l’enquête, de renvoyer le dossier devant le tribunal correctionnel, ou de poursuivre les investigations en nommant un juge d’instruction ».
Affaires à suivre…
Le Média Pour Tous
Pas d’attouchements, pas de viol, pas de fraude fiscale, pas de…. mais problème de poubelles…on a enfin trouvé quelque chose à lui reprocher…