L’État, qui détient 72% du capital de l’opérateur, pourrait enclencher le processus « d’ici la fin de l’année », a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.
Le processus est lancé. Le gouvernement – qui souhaite privatiser d’ici fin 2019 la Française des jeux si « les conditions de marché le permettent » – a lancé ce mercredi l’appel d’offres pour les banques qui vont préparer l’entrée en Bourse de l’entreprise, détenue à 72 % par l’État.
Après plusieurs mois de discussions, place au concret pour la privatisation de l’opérateur de jeux d’argent : « si les conditions de marché le permettent, la Française des jeux sera privatisée d’ici la fin de l’année », a annoncé ainsi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire sur BFMTV et RMC.
« J’ai engagé les recherches de banquiers conseil pour pouvoir lancer cette opération de privatisation de la Française des jeux d’ici la fin de l’année. Je veux le faire dans des conditions de transparence totale », a ajouté le ministre.
Appel d’offres pour le recrutement des banques
Selon l’Agence des participations de l’État (APE), chargée de gérer le portefeuille public, l’appel d’offres pour le recrutement des banques devant mener à bien l’opération doit être publié mercredi au bulletin officiel d’annonces des marchés publics (BOAMP). L’objectif est de boucler d’ici début juillet le processus de sélection des banques, pour élaborer durant l’été le document de base attendu par l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour l’entrée en bourse de l’entreprise, a précisé l’agence.
L’État détient actuellement 72 % du capital de la Française des jeux. Selon des sources proches du dossier, il pourrait descendre à l’occasion de cette privatisation partielle à hauteur de 20 % ou 30 % du capital de l’opérateur public. Interrogé sur le montant que l’État pourrait retirer de cette vente, Bruno Le Maire a refusé de donner un chiffre. « Ça dépendra du marché », a-t-il assuré, en précisant que la fourchette de quelques milliards d’euros parfois avancée était un « maximum ».
15,8 milliards d’euros de mises en 2018
Le gouvernement a ouvert la voie dans le cadre de la loi Pacte à un vaste programme de cessions d’actifs, dont le gestionnaire des aéroports de Paris Groupe ADP, la Française des jeux (FDJ) et Engie, pour alimenter un fonds de 10 milliards consacré à l’innovation. Concernant le capital introduit en Bourse, 10 % reviendront automatiquement aux salariés de l’opérateur, et 10 % seront également réservés aux actionnaires particuliers, selon les règles fixées par l’AMF.
En parallèle mercredi, le conseil d’administration de la Française des Jeux – où siègent neuf représentants de l’État – a voté à l’unanimité une résolution proposant la reconduction de Stéphane Pallez à son poste de PDG, qu’elle occupe depuis 2014 et dont le mandat se termine en novembre. Après les auditions d’usage au Parlement, le président de la République devrait donner son feu vert à un nouveau mandat de cinq ans pour Stéphane Pallez, qui pilotera la mise en Bourse. Ancienne de la direction du Trésor, elle a notamment oeuvré à plusieurs privatisations, dont celles d’Air France et de Thomson.