Le gouvernement dit oui à de nouvelles salles de shoot accessibles aux fumeurs de crack

Après les dispositifs pionniers lancés à Paris et Strasbourg depuis 2016, le gouvernement a ouvert la porte à de nouvelles salles de consommation à moindre risque.

Le gouvernement a ouvert la porte jeudi à la création de nouvelles salles de consommation à moindre risque pour les usagers de drogues. Actuellement, il en existe seulement deux, à Paris et Strasbourg.

Grâce à un arrêté publié jeudi au journal officiel, la durée minimum d’ouverture de ces lieux aux normes très précises (environnement propre, sécurisé, avec du matériel stérile) passe de trois à un an.

Il s’agit d’une modification de taille car elle permettra aux équipes municipales d’envisager l’ouverture d’une salle, même après les élections de 2020. À Bordeaux, en Seine-Saint-Denis et à Marseille, les projets de « salles de shoot » sont restés dans les cartons, les réticences s’étant multipliés à un an des élections municipales. Malgré le volontarisme de son adjoint à la santé, la cité phocéenne vient par exemple de rétropédaler et de reporter sine die son projet de salle.

« Cela ouvre de nouvelles perspectives et va permettre de demander l’ouverture de nouvelles salles, quels que soient les modes de consommation » de drogue, s’est réjoui Élisabeth Avril, directrice de l’association Gaïa, gestionnaire de la salle de consommation à moindre risque à Paris.

La salle parisienne déjà saturée, selon l’association Gaïa

Cet arrêté marque aussi l’ouverture du dispositif aux fumeurs de crack, là où il était jusqu’ici réservé aux seuls « injecteurs », souvent héroïnomanes. Autrement dit, les toxicomanes exclusivement fumeurs de crack pourront désormais fréquenter une salle de consommation à moindre risque. Un changement significatif, alors que cette drogue, dérivée fumable de la cocaïne, fait des ravages dans le nord-est de la capitale.

Pourtant rien ne va changer dans l’immédiat à Paris, selon l’association Gaïa. Car la salle située près de la gare du Nord, qui enregistre environ 200 passages quotidiens, est démunie face au nombre des « crackers ». « Tant qu’il n’y aura pas de nouvelle salle à Paris, on continuera à n’accueillir que les injecteurs », prévient Mme Avril. « Il y a 5000 fumeurs de crack dans le nord-est parisien et on ne peut pas se permettre de les attirer tous dans le quartier ».

Vous êtes les garants
de notre indépendance

Laisser un commentaire

Vous connecter avec
vos identifiants

Si vous n'avez pas de compte : Créer un compte