En 2020, Google aurait dû s’acquitter d’un impôt compris entre 200 et 350 millions d’euros. Or, l’entreprise n’a réglé que 20,5 millions au fisc français.
La majorité des gains déclaré en Irlande
Une fois de plus, l’un des géants du web passe entre les mailles du fisc français. Selon Capital, Google n’a payé que 20,5 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices l’année dernière. Pour ce faire, le moteur de recherche a mis en place un montage d’optimisation fiscale lui permettant de déclarer en Irlande, où l’impôt sur les sociétés ne s’élève qu’à 12,5% , les revenus générés en France. Il n’a ainsi déclaré sur le territoire que les services facturés par l’entreprise aux autres sociétés du groupe, soit environ 576 millions d’euros.
Google doit 10 fois plus que ce qu’il a versé
Mais bien sûr, le chiffre généré par le californien se révèle, sans surprise, bien supérieur. D’après l’observatoire du SRI (syndicat des régies d’internet) de l’UDECAM (Union des entreprises de conseil et d’achat media), le chiffre d’affaires généré en France s’élevait au moins à 2,5 milliards d’euros. Et encore, ce chiffre est en réalité bien supérieur lorsque l’on y ajoute les autres services Google comme YouTube, adWords ou encore adMob. En effet, les recettes rapportées par la publicité n’ont représenté l’année passée que 57% du chiffre d’affaire mondial de Google. En appliquant ce ratio, le chiffre d’affaires réalisé dans l’hexagone s’approcherait plutôt des 4,5 milliards d’euros. Le groupe aurait donc dû payer entre 200 et 350 millions d’euros à la Direction générale des finances publiques, soit dix fois plus.
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En 2019, Google avait acheté la justice française
Par le passé, Google a déjà eu a faire au fisc français. En 2015, celui-ci a tenté une action au pénal contre le géant du web, en lui réclamant la somme de 1,6 milliards d’euros. Un accord à l’amiable a finalement été conclu en 2019. Le groupe californien a ainsi versé la somme de 465 millions d’euros à la Direction générale des finances publiques. Et pour arrêter les poursuites contre lui, Google a versé 500 millions d’euros avec le PNF (parquet national financier). Depuis, l’entreprise américaine s’acquitte de la taxe sur les services numériques instaurée par Bercy qui s’élève à 3% du chiffre d’affaires réalisé en France. En réponse, Google avait augmenté ses tarifs de 2%.
Des mesurettes bien dérisoires devant la puissance qu’on acquise les GAFAM. Jusqu’où les États se soumettront-ils ?
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