Les forces de l’ordre s’apprêtent à être très largement mobilisées, une nouvelle fois, ce samedi pour encadrer les rassemblements des «gilets jaune ». Alors que les policiers chargés du maintien de l’ordre, le 1er décembre, sur les Champs Elysées, ont été particulièrement éprouvés par la vague de violence qui a déferlé dans les rues de la capitale, le syndicat Vigi-Ministère de l’Intérieur invite une partie des agents à se mettre en grève de façon illimitée à compter du samedi 8 décembre.
« Nous voulons montrer que nous sommes solidaires des revendications concernant le pouvoir d’achat, portées par les « gilets jaunes ». Les policiers sont aussi concernés », explique à 20 Minutes Alexandre Langlois, le secrétaire général du syndicat. Il évoque notamment les 25 millions d’heures supplémentaires, effectuées par les agents, jamais payés par l’administration, la hausse de la CSG partiellement compensée, le gel du point d’indice et, bien évidemment, la hausse du prix du carburant « dont nous avons besoin pour aller bosser ».
« Contraindre le gouvernement à négocier »
Cet appel à la grève, lancé durant les élections syndicales dans la police, ne concerne que les « personnels administratifs, techniques et scientifiques », ainsi que les « ouvriers d’Etat » et les « cuisiniers du ministère de l’Intérieur ». « Les personnels actifs n’ont pas le droit de se mettre en grève », souligne Alexandre Langlois. En revanche, note-t-il, « sans adjoints techniques et ouvriers cuisiniers, les compagnies de CRS peuvent être immobilisées », « sans les adjoints administratifs, des services peuvent être fermés ». Il propose que les policiers de terrain soutiennent financièrement ceux qui feront grève. « On devrait perdre, au pire, 5 euros par jour chacun. »
Samedi, des milliers de « gilets jaunes » se mobiliseront pour la quatrième semaine consécutive. « Nous avons choisi cette date exprès pour lancer la grève », reconnaît Alexandre Langlois. « Nous espérons ainsi ennuyer le gouvernement et le contraindre à négocier.» D’autre part, de nombreux policiers lui ont fait savoir « qu’ils n’avaient pas envie de servir, une nouvelle fois, de chaire à canon » face à des groupes de casseurs de plus en plus organisés, dont il dénonce la violence. D’autant, affirme-t-il, que de nombreux policiers partagent les inquiétudes des « gilets jaunes ».