«Nous avons pu recenser de nombreux cas de recours excessifs à la force par des policiers», rapporte Amnesty International, dans une enquête diffusée sur son site le 17 décembre. Selon l’ONG de défense des droits de l’Homme, les forces de l’ordre ont utilisé des flashball, des grenades de désencerclement et des gaz lacrymogènes «contre des manifestants majoritairement pacifiques».
Selon les chiffres officiels cités par Amnesty, 1 407 manifestants ont été blessés, dont 46 grièvement, depuis le début de la mobilisation, le 17 novembre. L’organisation relève en outre que 717 policiers, gendarmes et pompiers ont souffert de violences.
Elle souligne que les autorités françaises ont condamné les actes de violence commis par des manifestants, mais «n’ont pas exprimé d’inquiétudes concernant le recours excessif à la force par des policiers, qui doit faire l’objet d’une enquête indépendante, impartiale et efficace».
Les journalistes dans le viseur ?
Outre les Gilets jaunes eux-mêmes, Amnesty International fait état de «nombreux» journalistes blessés en couvrant les manifestations de ces dernières semaines. «Certains ont affirmé avoir été délibérément visés», rapporte l’ONG, qui cite, entre autres exemples, une vidéo montrant un journaliste portant un casque de presse, «touché dans le dos par une grenade de désencerclement alors qu’il s’éloignait du cordon de policiers». Un autre journaliste a confié à Amnesty, sous couvert d’anonymat, que des confrères et lui-même avaient été «visés à plusieurs reprises par des tirs de flashball de la part des forces de l’ordre».
Depuis le début de la mobilisation des Gilets jaunes, des journalistes ont déclaré avoir été victimes de certaines actions des forces de l’ordre, témoignant notamment de la saisie de leur matériel professionnel.