Nouveau scandale fiscal après celui, très récent, des Pandora Papers : ces vingt dernières années, plus de 140 milliards d’euros de dividendes auraient échappé au fisc d’une dizaine de pays européens, dont 33 milliards uniquement pour la France. Un nouveau scandale qui éclate pendant que les classes populaires continuent de payer la crise.
Une combine fiscale sur les dividendes a coûté à plus de dix états dont la France, l’Allemagne, la Belgique, au moins 140 milliards d’euros depuis vingt ans : c’est ce que Le Monde a dévoilé ce jeudi 21 octobre, enquêtant sur l’affaire avec un consortium de médias internationaux mené par le site allemand Correctiv.
Leur enquête avait déjà mis la lumière sur ces méthodes de fraude en 2018 sous le nom de « CumEx Files », alors estimés à 55 milliards d’euros. Mais le consortium a reestimé le montant de la fraude. Total : ce sont près de 140 milliards d’euros qui se sont envolés en 20 ans.
Les banques complices de l’affaire
La méthode de fraude est baptisée le « CumCum », ou l’art pour les actionnaires étrangers de se débarrasser de leurs actions au bon moment. La technique est simple : au moment de la collecte des taxes sur les dividendes qu’ils touchent sur les groupes français côtés en Bourse, les investisseurs revendent leurs actions à une banque. Celle-ci accepte de « porter » ces actions pour quelques jours, puis, les actionnaires rachètent leurs actions comme si de rien était, récupérant les dividendes associées, échappant ainsi à la ponction liée au versement de ces bénéfices.