Alors que l’entreprise vient d’annoncer un plan social, les syndicats craignent que sa proximité avec le président l’empêche de défendre les salariés.
Hugh Bailey est-il « la caution » d’un plan social dédié aux actionnaires ou un « possible facilitateur » en vue de la réindustrialisation de General Electric France ? Alors que l’entreprise vient d’annoncer la suppression de 1000 emplois dans l’Hexagone, des syndicats s’interrogent ce mercredi sur la nomination, en avril dernier, de cet ancien conseiller d’Emmanuel Macron à la tête de GE France.
« C’est celui qui va gérer les élus et faire l’interface avec Macron. Il concrétise ce qui nous choque énormément et qui symbolise l’intérêt partisan du président : la validation de chacune des étapes du plan GE en faveur des seuls actionnaires », a déploré Laurent Santoire (CGT) délégué syndical central pour la société Alstom Power system (ex activités énergie d’Alstom).
« Ce n’est pas son pantouflage [passage du public au privé des fonctionnaires] qui nous choque mais le rôle de caution que ce monsieur va jouer dans l’accompagnement des restructurations », a-t-il ajouté, qualifiant de « scandale d’État » l’annonce de plus d’un millier de suppressions de postes en France par General Electric, 48 heures après les élections européennes.
« Une opportunité pour faire passer un message »
« On peut se poser la question de son parcours mais s’il s’agit de développer les filières pour réemployer une main d’oeuvre dans des fonctions très techniques, alors il peut être une opportunité pour faire passer des messages. Si ce n’est pas le cas, ce sera un échec », a estimé de son côté Henri-Louis Humbrecht, délégué syndical central CFE-CGC.
Ex-conseiller d’Emmanuel Macron au ministère de l’Économie, pour les affaires industrielles et le financement à l’export entre 2014 et 2016 – époque où Emmanuel Macron a dirigé le rachat de la branche énergie d’Alstom par le géant américain General Electric en 2015 -, Hugh Bailey a été nommé directeur général de GE France en avril.
Couper les relations avec Bercy
Il avait rejoint le groupe, en 2017, en tant que directeur des affaires publiques de GE France. Haut-fonctionnaire pendant de plus de 10 ans au sein de l’administration, ingénieur, titulaire d’un master en finance d’entreprise à l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Paris, il a suivi un cursus à l’École nationale d’administration (ENA). Il a notamment travaillé à la Direction générale de l’armement (DGA), avant de passer à la Direction générale du trésor et de rejoindre le cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy.