Washington a publié onze nouvelles photos censées démontrer la responsabilité de l’Iran dans l’attaque de deux pétroliers en mer d’Oman le 13 juin.
Les Etats-Unis sont à l’offensive, cinq jours après la mystérieuse attaque qui a visé deux pétroliers en mer d’Oman. Le chef du Pentagone a annoncé, lundi 17 juin, l’envoi de 1 000 soldats supplémentaires au Moyen-Orient « à des fins défensives pour répondre à des menaces aériennes, navales et terrestres ».
Cette mesure fait directement écho à la publication, lundi soir, de nouvelles photos présentées par Washington comme les preuves de la responsabilité de l’Iran dans les attaques contre deux pétroliers, le 13 juin, au sud-est du détroit d’Ormuz, un corridor vital reliant les Etats riches en énergie du Moyen-Orient au marché mondial.
Des photos qui, pour le Pentagone, « valident les renseignements fiables et crédibles que nous avons reçus sur le comportement hostile des forces iraniennes ». Pour autant « les Etats-Unis ne cherchent pas à entrer en conflit avec l’Iran », a assuré Patrick Shanahan, le chef de la défense américain.
Les onze photos rendues publiques par le Pentagone montrent notamment un objet métallique circulaire de huit centimètres de diamètre attaché à la coque du pétrolier japonais Kokuka-Courageous. L’objet en question est présenté comme un des aimants ayant permis de poser la mine non explosée que Washington accuse les Iraniens d’avoir retirée après l’incident.
Une autre photo montre la cavité provoquée par une autre mine sur la coque du même pétrolier, que le Pentagone évalue à plus d’un mètre de diamètre. Une autre publication contenant des traces de mains sur la coque tend à montrer que quelqu’un a retiré une mine posée sur le bateau.
« L’Iran est responsable de cette attaque, comme le montrent les preuves vidéo et les ressources et les compétences requises pour retirer rapidement la mine aimantée non explosée », affirme le Pentagone dans un communiqué. Les photos ont été prises d’un hélicoptère Seahawk de l’US Navy, précise l’armée américaine.
Selon des experts en explosifs de l’US Navy, l’emplacement choisi pour les mines, au-dessus de la ligne de flottaison, montre que l’objectif n’était pas de couler les pétroliers. Mais la méthode utilisée pour retirer la mine non explosée – une dizaine d’hommes à bord d’une vedette rapide, équipés de gilets de sauvetage mais pas de protections antiexplosifs – était en fait très dangereuse, selon l’un de ces experts ayant requis l’anonymat, qui a qualifié l’opération de « scénario à très haut risque ».
Les Etats-Unis ont ouvert une enquête conjointement avec plusieurs autres pays qu’ils n’ont pas nommés. Les pays membres de l’Union européenne se sont montrés lundi prudents dans l’attribution des responsabilités pour les attaques de deux pétroliers la semaine dernière dans la mer d’Oman et ont refusé de s’aligner sur Washington qui accuse l’Iran, comme l’a fait Londres.