Mineurs sans place d’accueil, pénurie d’éducateurs, numéro d’urgence saturé. Le système est «en train de craquer».
Explosion du nombre de signalements d’enfants en danger, mesures de protection des mineurs maltraités ou délaissés non exécutées faute de place d’accueil, reprise des flux d’arrivés de mineurs non accompagnés (MNA), pénurie d’éducateurs spécialisés, dégradation des finances des départements… Alors que la protection de l’enfance fait face à une avalanche de difficultés, les acteurs et spécialistes du sujet se disent plus inquiets que jamais. «Le système est à bout de souffle, dénonce Lyes Louffok, ancien enfant placé devenu militant des droits de l’enfant. Aujourd’hui, des éducateurs doivent faire le tri entre les enfants, comme les urgences trient les patients. Ils se retrouvent à faire des choix cornéliens avec plusieurs dizaines de jeunes en grave danger à placer pour seulement deux solutions d’accueil. Ce qui est en train de se passer est gravissime! La situation est dramatique.»
Aujourd’hui, environ 341.000 mineurs sont suivis par la protection de l’enfance. Dans plusieurs départements, le dispositif semble plus que saturé. En Mayenne, «90 mesures de placement restent sans réponse» et «200 mineurs non accompagnés confiés au département se retrouvent sans prise en charge éducative», a par exemple dénoncé la CFDT Interco du département, en octobre. Dans les Côtes-d’Armor, les services de la protection de l’enfance ont fait grève pour alerter sur «une crise profonde». Dans le Maine-et-Loire, 210 mineurs confiés à l’ASE ne bénéficieraient pas d’un lieu d’accueil, rapporte Ouest-France.
