Si les faits qu’on lui reproche étaient avérés, le ministre n’aurait d’autre choix que de quitter le gouvernement, estime Didier Le Gac, député de la majorité dans le Finistère.
Le scandale des homards de Rugy fait jaser. Maintenu envers et contre tout à son poste de ministre de la Transition écologique, François de Rugy est désormais loin de faire l’unanimité dans les rangs de la majorité. Didier Le Gac, élu dans la 3e circonscription du Finistère, en atteste. Dans les colonnes du Télégramme, cet ancien fidèle du Parti socialiste – de 1995 à 2016 – envisage la démission de l’ex-président de l’Assemblée nationale.
« Le monde politique vit sur une autre planète »
Didier Le Gac a vu la polémique naître et prendre de l’ampleur sur les réseaux sociaux. « Comme beaucoup, ces photos de homards, champagne et autres vins de grands crus m’interpellent. Ce faste m’interroge et je comprends et partage l’indignation de nombre de nos concitoyens. En République, il ne peut et il ne doit y avoir de télescopage entre intérêts privés et argent public », avance-t-il sur son blog. « C’est pourquoi, comme cela a été demandé, il faut là-dessus que toute ambiguïté soit levée rapidement ». Il serait selon lui illogique que François de Rugy soit maintenu à son poste si les accusations de Mediapart étaient bel et bien fondées.
Car Didier Le Gac n’oublie pas que l’élection de 2017 « s’est gagnée – entre autres — sur la promesse d’une République exemplaire », un engagement que le parti au pouvoir peine visiblement à respecter. D’après le député, « cette exemplarité doit impérativement se traduire par plus de sobriété et de retenue dans l’usage des moyens mis à disposition pour accomplir ses mandats et ses missions », surtout quand il s’agit de « grands élus nationaux » et de « ministres ». Aussi, Didier Le Gac regrette « amèrement que […] cette affaire vienne alimenter une nouvelle fois, le sentiment déjà largement répandu chez les Français que le monde politique vit sur une autre planète ». Un nouveau couac décidément indigne, selon lui, « d’un élu d’une grande démocratie ».