Le ministre de l’Éducation nationale a promis une hausse de « 300 euros en moyenne » du salaire des enseignants. Mais à quoi correspond ce chiffre ?
Un chiffre autant clinquant qu’abstrait. Sur le plateau de BFMTV mercredi 28 août, le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé des “augmentations de salaire” pour les professeurs cette année: “300 euros pour tout le monde en moyenne en 2020″.
Une somme qui a de quoi surprendre, dans la mesure où elle n’a pas été mentionnée lors de sa conférence de presse de rentrée, au cours de laquelle il a néanmoins multiplié les mots doux à l’égard des enseignants. Alors, s’agit-il de l’équivalent d’un chèque de 300 euros qui sera versé à chaque professeur comme l’a laissé entendre le ministre? La réalité est -beaucoup- plus compliquée.
300 euros brut annuels (et en moyenne)
Premier élément permettant de relativiser la portée de l’annonce du ministre, il s’agit d’une moyenne annuelle calculée en brut. En d’autres termes, pas grand chose. ”Ça représente moins de 30 euros par mois en moyenne, ça veut dire que certains toucheront nettement moins”, a souligné ce jeudi 29 août Rémi Girard, président du Syndicat national des lycées et collèges, interrogé par BFMTV.
En effet, la rémunération des professeurs dépend de nombreux facteurs (ancienneté, qualification, zone d’enseignement etc.), rendant l’application de cette moyenne de 300 euros inopérante puisque cette “augmentation” est indexée sur le traitement actuel du professeur. Considérant que le revenu moyen d’un enseignant est de 2510 euros net mensuels (chiffre qui ne prend pas en compte d’importantes inégalités), celui-ci va donc voir son salaire augmenter d’une trentaine d’euros. Pas vraiment de quoi lui changer la vie.