La rencontre qui a eu lieu le 5 février entre le vice-président du Conseil italien et chef politique du Mouvement 5 Etoiles, Luigi Di Maio, et des représentants des Gilets jaunes est qualifiée de «provocation» jugée «inacceptable» par un porte-parole du ministère français des Affaires européennes.
«Cette nouvelle provocation n’est pas acceptable entre pays voisins et partenaires au sein de l’Union européenne», a-t-il déclaré lors d’un point de presse électronique, avant d’ajouter : «M. Di Maio, qui assume des responsabilités gouvernementales, doit veiller à ne pas porter atteinte, par ses ingérences répétées, à nos relations bilatérales, dans l’intérêt de la France comme de l’Italie.»
Luigi Di Maio, vice-président du Conseil des ministres italien, s’est félicité, dans un tweet publié ce 5 février, d’avoir rencontré «le leader des gilets jaunes Christophe Chalençon et les candidats aux élections européennes de la liste RIC d’Ingrid Levavasseur». «Le vent du changement a traversé les Alpes», a-t-il commenté.
Le leader du Mouvement 5 étoiles ne tarit pas d’enthousiasme dans sa publication. Et pour cause, cette rencontre s’inscrit dans un contexte électoral européen imminent. De fait, la constitution d’une liste de «ralliement d’initiative citoyenne» (RIC), composée de Gilets jaunes, a été confirmée le 24 janvier dernier, quatre mois avant les élections européennes. Si la démarche est saluée par Luigi Di Maio, il est à noter qu’elle peine à susciter l’engouement de l’ensemble des Gilets jaunes.
La sympathie de Rome pour les Gilets jaunes fait grincer des dents à Paris
S’il assure ne pas vouloir verser dans l’ingérence, Matteo Salivini, également vice-président du Conseil des ministres (Ligue) n’avait pas non plus caché sa satisfaction de voir émerger, en France, des manifestations «non violentes» à Paris et dans l’Hexagone. Une allusion à peine voilée au mouvement des Gilets jaunes, auquel il avait déjà apporté publiquement son soutien.
«Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple», avait alors affirmé le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, patron de la Ligue (droite anti-immigration), le 7 janvier. L’homme fort du gouvernement italien avait néanmoins fait savoir qu’il condamnait avec une «totale fermeté» la violence des dernières manifestations.