L’Histoire, on le sait, est écrite par les vainqueurs. Les livres d’histoire regorgent de récits qui traduisent davantage les rapports de force politique au moment où les faits sont racontés plutôt que les événements eux-mêmes, dans toute leur complexité. Pour accéder à cette complexité, il faut bien souvent voir plus loin, creuser soi-même le sujet pour comprendre les enjeux cachés et éclairer d’un jour nouveau le passé, à la lumière des multiples récits que bien souvent l’histoire officielle ne retient pas. Grâce à Internet, des passionnés d’Histoire peuvent désormais délivrer la synthèse de leurs recherches au plus grand nombre, avec pédagogie et sur des sujets autrefois réservés aux spécialistes. C’est le cas de Christopher Lannes, qui a eu la gentillesse de répondre à nos questions.
Christopher Lannes, bonjour. Dites-nous, qui êtes-vous ?
Bonjour Vincent ! Passionné d’histoire, amoureux de la France, j’anime chaque semaine sur TV Libertés l’émission « La petite Histoire ». En parallèle, depuis la rentrée 2017, je propose des cours en ligne sur les grands personnages de l’histoire de France. Le premier était sur Jeanne d’Arc, puis Clovis, Louis XIV… et maintenant, Napoléon !
Et qu’est-ce qui vous a amené à vous intéresser à l’Histoire ?
Cette passion m’est venue tout jeune. Mais le plus intéressant dans ce parcours, ce n’est pas comment j’en suis venu à m’intéresser à l’histoire, mais plutôt comment ma passion pour l’histoire m’a menée à mon amour de la France. Car c’est bien l’histoire qui a forgé mes convictions. Lorsqu’on s’intéresse à notre passé, on ne peut que déplorer ce qui est advenu de la France, et on n’a plus qu’une idée en tête : lui redonner sa place et renouer avec cette identité oubliée. Pire qu’oubliée : reniée. C’est tout le sens de mon combat aujourd’hui avec ces cours, partager cette passion, cet amour, afin que les Français comprennent d’où ils viennent. C’est aussi, je pense, ce que véhicule l’histoire napoléonienne. Maurice Barrès écrivait que Napoléon est un « professeur d’énergie ». Il est celui qui, par son exemple glorieux, enseigne aux Français que rien ne leur est impossible.
Vous dites que les Français ont « renié leur identité », comment expliquez-vous cela ?
Il y a beaucoup de raisons qui expliquent ce reniement. Pour ma part, j’en ferais une analyse historique. Dans l’inconscient collectif demeure l’idée que la France est un pays vaincu. 1940 a été une humiliation militaire comme la France n’en avait jamais connue, suivie d’une période d’occupation, puis d’une forte domination américaine. Depuis 1940, la France a définitivement perdu son rang et cela, je pense, s’est imprégné dans l’esprit des gens. En plus de ça, aujourd’hui, nous n’avons plus le droit d’être fiers de notre histoire et de notre identité et c’est la culpabilisation à outrance qui a pris les devants. À l’école, l’accent n’est plus mis sur les gloires de la France mais sur ses fautes présumées. Nous sommes désormais un pays d’esclavagistes, de colonisateurs et de collabos. Forcément, l’effet sur les consciences est énorme. Les vainqueurs écrivent l’histoire. Malheur aux vaincus !
Votre dernier cours traite de Napoléon, pourquoi avoir choisi ce personnage ?
Napoléon, c’est ma grande passion de jeunesse ! Le personnage historique qui me fascine le plus. Dans l’épopée impériale, il y a tout. « Une importante densité d’événements dans un temps très court », écrit Bainville. On y passe de la gloire au tragique. Pour moi, après le chaos révolutionnaire, l’aventure napoléonienne est un sursaut magnifique, le dernier sursaut français. Ce cours était donc pour moi une évidence, et si je ne l’ai pas sorti tout de suite (j’ai commencé par Jeanne d’Arc, Clovis puis Louis XIV), c’est justement par volonté de faire les choses bien. Le cours est plus long, plus dense, plus fourni.
Au-delà du personnage de génie qu’est Napoléon, cette période charnière de notre histoire a beaucoup à nous apprendre. Maurice Barrès disait que Napoléon devait être notre « professeur d’énergie ». C’est d’autant plus vrai aujourd’hui, à l’heure où la France décline et menace même de disparaître comme elle ne l’avait jamais connu dans son histoire. C’est ce qui fait la force du bonapartisme, du moins ce que j’en retiens : un homme providentiel qui émerge d’une situation de chaos puis, porté par tous, instaure un régime stable, héréditaire et conservateur, ancré sur des valeurs fortes, tout en redonnant à la France la place qui est sienne. Une place qu’elle n’a plus jamais retrouvée depuis Waterloo. C’est un programme pragmatique qui, à mon sens, s’adapte parfaitement à toute situation.Pour citer à nouveau Bainville, « Napoléon est l’homme qui enseigne aux hommes que tout peut arriver ». J’ajouterais qu’il est, par son exemple, celui qui enseigne aux Français que rien ne leur est impossible. Transmettre cet esprit, c’est tout l’intérêt de mon nouveau cours. Qui plus est l’année des 250 ans de sa naissance !
Et ce cours, comment s’y inscrire et comment se présente t-il ?
C’est très simple, il se présente comme les précédents : sur une plateforme ergonomique et interactive, il est organisé en chapitres. Au sein de chaque chapitre : une vidéo de cours, un audio, des fiches à imprimer ou télécharger, des annexes, des cartes et un QCM numérique. Au terme de l’apprentissage, qui est accompagné de nombreuses fiches bonus, on retrouvera une évaluation finale pour tester ses connaissances.Pour s’inscrire au cours sur Napoléon, il suffit de se rendre à cette adresse : https://ateliershistoire.teachable.com/p/napoleon
Christopher Lannes, merci beaucoup.
Merci à vous !
Le Média pour Tous
Est-ce que Christopher descend du grand maréchal Lannes? En tout cas, bravo, bravo, bravo!
Il est bon.
Honnêtement, le génie napoléonien reste à démontrer, et prendre l’histoire de ce massacreur est le plus mauvais repère que nous puissions nous donner pour le chemin qui nous reste à parcourir avant que les premiers actes de la libération de ce pays ne soient visibles par tous. Si l’on veut prendre l’histoire comme valeur sociale pour en faire une utilité pratique, cela ne peut se faire avec le lyrisme d’un admirateur, parce que ceux qui lui discutent le droit de dévoiler au public les laideurs qu’elle porte en elle, ne se satisferont jamais que des idolâtres dissipent les désavantages de… Lire la suite »
Complètement nul votre commentaire