En 2018, 1 500 tonnes de steaks hachés surgelés frauduleux, d’origine polonaise, sans viande et à base de graisse, ont été livrés à des œuvres caritatives françaises. Une enquête a été lancée après la découverte de cette gigantesque fraude.
La répression des fraudes en France a annoncé le 7 juin avoir découvert une «tromperie» sur la qualité de steaks hachés distribués par une entreprise française à des associations d’aide aux plus démunis, précisant néanmoins que leur consommation ne présentait pas de risque pour la santé.
La Croix Rouge, la Fédération française des Banques alimentaires, les Restaurants du Cœur et le Secours populaire ont été victimes de cette fraude qui porte sur 1500 tonnes de mixture. Dans la liste d’ingrédients de ces «steaks», dont la distribution a été «immédiatement stoppée»: excès de gras, tissus de mauvaise qualité, amidon et soja.
Une tromperie en bande organisée
«Les associations ont été très réactives, elles se sont aperçues que l’aspect n’était pas naturel et elles nous ont prévenus, ce qui nous a permis de lancer des contrôles», a expliqué sur RTL, qui a révélé l’affaire, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie Agnès Pannier-Runacher.
« C’est du pénal, on va jusqu’à deux ans de prison »
Selon la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), les faits sont susceptibles d’être qualifiés de tromperie en bande organisée.
«C’est du pénal, on va jusqu’à deux ans de prison, c’est un million euros d’amende, on va transmettre au procureur et il est hors de question que ce type d’attitude se reproduise», a confirmé Agnès Pannier-Runacher.
De nombreux politiques ont exprimé leur indignation sur les réseaux sociaux, tel Florian Philippot, leader des Patriotes. Il a évoqué des «steaks fabriqués en Pologne pour augmenter la marge, et retour ni vu ni connu en France», et exhorté à contrôler les frontières.
Une mixture industrielle d’origine polonaise écoulée par une société française
Ces steaks hachés ont été fournis par une entreprise française s’approvisionnant auprès d’un industriel polonais. Un intermédiaire français a également été identifié. Les noms de ces sociétés n’ont pas été divulgués en attendant que la justice soit saisie. Les dirigeants des deux entreprises françaises ont été entendus par les enquêteurs et les autorités polonaises ont été saisies.
La répression des fraudes, alertée fin mars, a depuis mené une quarantaine de contrôles sur des échantillons concernés, qui se sont tous révélés concluants sur la mauvaise qualité des steaks. Elles montrent néanmoins qu’il n’y a pas de danger pour la santé des consommateurs.