Paniqué par l’idée que l’épargne des Français accumulée depuis le début de la crise sanitaire ne roupille sur les comptes courants, l’exécutif pense sérieusement à alléger la fiscalité sur les transmissions – qui sont l’apanage des plus aisés – pour stimuler la consommation. Étrange mesure aux effets économiques douteux et qui ne fera qu’accroître les inégalités de patrimoine.
Ce n’est un secret pour personne : Bercy lorgne le surplus d’épargne des ménages accumulée sur leurs comptes et leurs livrets depuis le début de la crise sanitaire. Soit environ 130 milliards d’euros en 2020, plus 70 milliards pour l’année 2021, d’après les prévisions de la Banque de France. « Je souhaite que nous ayons une croissance forte en 2021 (…) et que l’épargne des Français participe à cette relance économique », indiquait récemment Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie et des Finances sait qu’il ne pourra pas indéfiniment maintenir l’économie sous perfusion d’aides tels le chômage partiel, le PGE et autres fonds de solidarité. Le tas d’épargne amassé tombe donc à pic pour prévoir le coup d’après. Problème : en cette période très incertaine sur le plan économique, avec des faillites d’entreprises et des plans sociaux à venir en myriades, les ménages sont à juste titre prudents et préfèrent garder leurs bas de laine.
Faciliter les transmissions
Bercy cherche donc des moyens pour réinjecter cette épargne dans l’économie. En la taxant davantage ? Il n’en est pas question, martèle Bruno le Maire, qui veut travailler « sur une base évidemment volontaire », et donc sur « des incitations ». Parmi les pistes explorées, on apprend dans les Echos qu’un « système incitatif pour donner envie aux Français de recourir à des transferts ou des dons entre générations » est à l’étude. Comprendre : accroître les abattements fiscaux sur les transmissions de parent à enfant ou de grand-parent à petit-enfant.