Depuis plusieurs semaines, le nombre de contaminés au Covid-19 s’élève à nouveau en France. Alors que le pays se prépare à une « deuxième vague », l’épidémie semble terminée en Chine. Entretien avec Philippe Klein, médecin français, directeur d’une clinique dans la ville de Wuhan.
En France, l’atmosphère est morose. Les bars ferment dans les deux plus grandes villes du pays et les mesures de restrictions des loisirs s’enchaînent. 66 départements sont classés en « situation de vulnérabilité élevée« . Près de 12.000 nouveaux cas sont dénombrés chaque jour depuis deux semaines. Les patients Covid remplissent à nouveau les hôpitaux, et de fait les services de réanimation (893 en une semaine). Tandis qu’à 9.000 kilomètres de là, à Wuhan, épicentre de l’épidémie, la vie reprend « paisiblement« . L’heure est à la fête et aux vacances scolaires. Officiellement, le pays d’où tout à commencé ne compte plus aucun cas de contamination locale de Covid-19 depuis près d’un mois et demi. Après neuf mois de restrictions strictes, le président chinois Xi Jinping a même déclaré le 8 septembre dernier : « L’épreuve est derrière nous« .
Mirage, mensonge ou réalité ? En mars dernier, le médecin français Philippe Klein, par ailleurs directeur d’une clinique à Wuhan, avait alerté la France au sujet de l’intensité et de la virulence de l’épidémie. « Nous devons faire comme les Chinois ont fait« , avait-il dit à Emmanuel Macron à l’orée de la première vague. Plusieurs mois plus tard, il tient toujours le même discours. Entretien.
Marianne : La Chine a été le point de départ de l’épidémie et a longtemps été scrupuleusement observée à ce titre. Depuis quelques semaines on n’en entend plus vraiment parler. L’épidémie y est-elle réellement terminée ?
Philippe Klein: L’épidémie est maîtrisée en Chine depuis le 8 avril 2020, jour du déconfinement. D’après les chiffres officiels, cela fait plus d’un mois et demi qu’aucune contamination locale n’a été enregistrée. Récemment il y a eu une dizaine de cas dans la province de Yunnan, située à la frontière birmane, mais il s’agissait de cas importés. Ce que je vois tous les jours à l’hôpital le confirme. Nous n’hospitalisons plus de personnes atteintes du Covid-19 et nos services de réanimation sont aussi désertés par la pathologie. L’épidémie est terminée en Chine. Le pays commence même à assouplir certaines normes sanitaires, comme le port du masque obligatoire dans les lieux publics. La vie a repris son cours, comme avant.
Ouf! si c’est terminé en Chine sans le vaccin depuis le 8 avril 2020, nous avons bon espoir que dans quelques mois si les français (ce dont je doute) suivent bien le protocole ce soit terminé également en France. Si quelques gourous ne se mettent pas à crier à tue tête sur les ondes: le masque ne sert à rien, reprenez votre vie d’avant, sortez, bougez, vivez, ne tenez pas compte des restrictions …, il est possible que nous puissions enfin vivre normalement d’ici quelques mois.