Samedi, à Nice, une manifestante septuagénaire a été grièvement blessée samedi lors d’une charge de la police contre des manifestations de « gilets jaunes ». Le parquet a ouvert une enquête et la famille va porter plainte.
Elle a « tapé fort »
Le procureur de Nice Jean-Michel Prêtre a déclaré qu’il avait ouvert dès samedi après-midi « une enquête classique en recherche des causes des blessures »: « J’ai ordonné la saisie des images vidéo, par ailleurs d’excellente qualité, et fait des réquisitions auprès de l’hôpital Pasteur », a ajouté M. Prêtre.
Il a aussi fait ausculter Geneviève Legay, 73 ans, par un médecin légiste samedi soir. « Elle a apparemment tapé fort sur un poteau (délimitant le parcours) du tramway. Cela s’est fait dans la phase de dispersion » du rassemblement, qui avait lieu dans un périmètre où les manifestations avaient été interdites, a ajouté le procureur.
Je lui souhaite « une forme de sagesse »
Les pompiers avaient évacué Mme Legay consciente malgré ses blessures et la flaque de sang visible au niveau de sa tête. La militante de l’association Attac souffre de plusieurs fractures au crâne et d’hématomes sous-duraux, selon sa fille.
Alors qu’il quittait Nice, le président Emmanuel Macron a réagi à l’hospitalisation dans un état grave de la septuagénaire, samedi soir, auprès de Nice Matin: « Je souhaite d’abord qu’elle se rétablisse au plus vite et sorte rapidement de l’hôpital, et je souhaite la quiétude à sa famille, a lancé le président, avant d’ajouter: « Pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable. Je pense que quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. Cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre. Elle s’est mise en situation d’aller dans un endroit interdit, de manière explicite, et donc d’être prise dans un phénomène de panique. Je le regrette profondément, mais nous devons, partout, faire respecter l’ordre public. Je lui souhaite un prompt rétablissement, et peut-être une forme de sagesse. »
« Pour elle, ce n’est pas si net »
Le procureur de Nice avait toutefois nuancé cet aspect: « Quand on se maintient dans une manifestation après les sommations réglementaires pour dire que les gens doivent se disperser, c’est un délit. Pour elle, ce n’est pas si net: là où ça s’est passé, c’était presque en dehors de la place, dans un mouvement confus des forces de l’ordre et des manifestants », a détaillé M. Prêtre.