Depuis le 1er septembre, la plupart des salariés risquant de développer une forme grave de Covid-19 sont évincés du chômage partiel. Ils ne comprennent pas pourquoi. Les médecins non plus. Aucune étude scientifique ne vient justifier cette décision gouvernementale, au contraire, alors que la diffusion du virus s’intensifie.
Depuis le 1er septembre, la plupart des personnes vulnérables face à la Covid-19 sont tenues de retourner sur leurs lieux de travail. De onze critères de vulnérabilité – incluant par exemple le diabète et l’obésité – donnant droit au chômage partiel, on est passé à quatre, sans que les médecins ne comprennent pourquoi. Le Haut conseil à la santé publique désapprouve lui aussi ce « tri » parmi les personnes vulnérables. Sur le terrain, les médecins du travail se demandent comment ils vont s’y prendre pour protéger les salariés susceptibles de développer des formes graves de Covid-19. Les syndicalistes s’insurgent, considérant que le gouvernement a sciemment choisi de sacrifier les plus fragiles aux exigences économiques.
« Au sortir du confinement, certains salariés ont été autorisés à rester au chômage partiel, parce qu’ils étaient considérés comme vulnérables, c’est-à-dire avec un risque important de développer une forme grave de Covid-19 », explique Mélissa Ménétrier, médecin du travail en Île-de-France. Fourni par le médecin du travail, le médecin généraliste ou le médecin spécialiste, un certificat d’isolement était présenté à l’employeur qui faisait ensuite les démarches pour être remboursé des salaires versés. Établie dès le mois d’avril par le Haut conseil à la santé publique, la liste des personnes vulnérables a été sévèrement amputée par le gouvernement le 30 août dernier.