Le Karnataka est l’État de l’Inde le plus touché par la seconde vague. Sa capitale Bangalore compte 360.000 malades, soit la moitié des cas de l’État loin devant New Delhi et Bombay. Certains profitent de la situation pour monter un business aussi juteux que sombre.
1.350€ pour un lit et un respirateur
Alors que le pays est en proie à un pic épidémique, certains en profitent pour s’enrichir sur le dos des malades. En effet, pour allouer au mieux les lits d’hôpitaux, la municipalité de la ville a mis en place gratuitement des cellules de crise. Mais celles-ci ont été détournées par les employés afin de racketter des familles désespérées. « Les lits n’étaient pas attribués en fonction de l’état du patient. Ces employés en profitaient pour demander de l’argent ou privilégiaient ceux qui avaient des connexions politiques » explique Prithvi Rehdy, membre du parti d’opposition AAP. Ainsi, pour tenter de sauver son père, un homme a dû débourser l’équivalent de 1.350€ afin d’obtenir un lit et un respirateur.
De la crise sanitaire à la crise communautaire
Après que ce drame ait été révélé, la municipalité a décidé de lancer une enquête afin d’arrêter les escrocs. Mais là encore, rien ne s’est passé comme prévu. Un député a tenté de profiter de la situation pour faire de la récupération politique. « Sur 140 employés qui travaillaient au sud de la ville, un député du parti BJP en a profité pour donner uniquement le nom des musulmans. Il a déclaré que ce n’était pas une cellule de crise mais un foyer islamique » ajoute Prithvi Redhy. Non loin de frôler une crise communautaire, le député en question a fait machine arrière. L’enquête a toutefois permis l’arrestation de quatre personnes.
Une imagination sans limite…
Ces cas d’extorsions de fonds ne sont malheureusement pas isolés. Dans le Gujarat, une usine contenant plus de 3.000 faux flacons de Remdesivir a été découvert. À New Delhi, un médecin a été arrêté pour avoir facturé un déplacement en ambulance 1.300€. Et les vautours ne manquent pas d’imagination comme le montre l’affaire des extincteurs repeints aux couleurs de bouteilles d’oxygènes…
Mais quelles leçons pouvons-nous donner au monde lorsque, chez nous, des escrocs vendent sciemment des gels hydroalcooliques inefficaces ou refourguent leur poudre de perlimpinpin une fortune ? Cette crise du covid-19 aura permis aux pires fripons de s’enrichir sur le dos des plus nécessiteux, sans parler des groupes pharmaceutiques qui vendent leurs vaccins à prix d’or, faisant même monter les enchères au climax de la crise. Immonde.
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