Deux médecins du Grand Est et une du Nord ont mis en place un protocole de soin à base d’azithromycine. Avec, disent-ils, des résultats sur leurs patients touchés par le Covid-19.
Trois médecins généralistes qui échangeaient sur un groupe Facebook ont-ils trouvé une parade au Covid-19 utilisable à très grande échelle? Denis Gastaldi, Jean-Jacques Erbstein et Olivia Vansteenberghe, respectivement médecins à Morhange, Créhange (Moselle) et Wormhout (Nord) préfèrent rester très prudents, tout en faisant part de leurs grands espoirs. Le Dr Gastaldi assure au Parisien-Aujourd’hui en France que le trio a testé un traitement sur plusieurs centaines de patients de manière redoutablement efficace. Son confrère le Dr Erbstein s’était exprimé samedi à l’Est Républicain, en avançant des données chiffrées moins étendues.
Leur combinaison de médicaments s’appuie sur les recherches du professeur Raoult, sur leurs connaissances d’autres traitements et sur une bonne dose de pragmatisme. « C’est très empirique, nous explique le Dr Gastaldi. On a échangé tous les trois sur les traitements possibles. Comme on ne pouvait pas utiliser l’ hydroxychloroquine dans le protocole du Pr Didier Raoult (NDLR : les généralistes ne sont pas autorisés à prescrire cette molécule), on s’est demandé si l’azithromycine ne pourrait pas être la base du traitement. D’autant qu’on s’aperçoit que l’hydroxychloroquine n’est pas si miraculeuse que ça. L’azithromycine a l’avantage d’être un antibiotique, mais d’avoir aussi une action sur les virus et une activité anti-inflammatoire sur le parenchyme pulmonaire (NDLR : le tissu fonctionnel des poumons). »
Et de poursuivre : « On a réfléchi sur ce qui pouvait augmenter l’effet de ce médicament. Le zinc est très efficace pour cela. On ajoute deux gélules d’Effizinc dans le protocole. Toujours de manière empirique, on a ajouté du Singulair, utilisé chez les personnes asthmatiques, pour son rôle d’anti-inflammatoire sur les tissus interstitiels pulmonaires. Chez les formes sévères, on ajoute de l’héparine à faible dose, pour prévenir les thromboses, les phlébites et les embolies pulmonaires, fréquentes avec le coronavirus. Une des conditions sine qua non, c’est de démarrer ce traitement dès les premiers symptômes, pas d’attendre d’être en réanimation. »