ECONOMIE. Une semaine après l’annonce d’un vaste plan social, la révocation du directeur général du groupe a « décuplé » les inquiétudes des syndicats.
Le conseil d’administration de Conforama, une semaine après l’annonce d’un vaste plan social, a révoqué mardi le directeur général du groupe, ce qui a « décuplé » les inquiétudes des syndicats, a-t-on appris auprès de représentants de FO et de la CGT.
« Le directeur général Frank Deshayes a été révoqué par le conseil d’administration (CA) ce (mardi) midi. On ne sait pas les raisons », a indiqué Mouloud Hammour de FO, secrétaire du comité central d’entreprise (CCE), confirmant une information du Parisien. Les représentants du personnel au conseil n’ont pas eu le temps d’y siéger car ils n’ont été convoqués qu’« à 11h » pour une réunion « à midi pour débarquer M. Deshayes », a précisé Abdelaziz Boucherit de la CGT.
Cette révocation « est un camouflet pour lui et pour nous car c’était l’un des seuls interlocuteurs encore loyaux pour les salariés. Il se démenait pour nous », a regretté Mouloud Hammour. Désormais, « il n’y a plus au CA que des représentants des créanciers. Notre crainte est décuplée » car ce départ « ne va pas dans le sens d’une reprise de la marche de l’entreprise », a estimé Abdelaziz Boucherit. « On ne croit pas vraiment à un plan de relance. Conforama est plutôt dans une optique d’économies à faire sur la masse salariale » pour permettre « aux créanciers de retrouver un peu de cash », a-t-il considéré.
« Ce plan de relance est loin d’être suffisant »
Conforama, détenu par le groupe sud-africain Steinhoff, avait annoncé le 2 juillet le lancement d’un plan de restructuration prévoyant la suppression de 1.900 postes (sur 9.000 environ actuellement), ainsi que la fermeture de 32 magasins de l’enseigne Conforama et celle de 10 magasins Maison Dépôt. Ce projet doit être détaillé jeudi devant le CCE du groupe d’ameublement et d’électroménager. Cette réunion marquera l’ouverture de la procédure d’information-consultation des représentants du personnel.
Interrogée mardi par l’AFP, la direction a seulement souligné qu’« il n’y a qu’un seul plan », celui « annoncé le 2 juillet », pour « redresser Conforama » et permettre que « l’entreprise ne perde plus d’argent à horizon deux ans ». « Ce plan de relance est loin d’être suffisant. Quand vous diminuez drastiquement les effectifs, quand il n’y a pas d’interlocuteurs pour les clients, vous ne pouvez pas espérer une relance », a jugé Abdelaziz Boucherit. « La confiance des fournisseurs s’est amenuisée » et « le parc immobilier (du groupe) est gagé quasiment à 100 % », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, les syndicats ont été reçus mardi par le délégué interministériel aux restructurations, a-t-on appris auprès du ministère de l’Economie. « Toutes les organisations syndicales représentatives ont été reçues » mardi à Bercy, après la direction lundi, a déclaré Mouloud Hammour. « On leur a exprimé notre colère et on leur a demandé d’avoir un regard très attentif sur la mise en place du plan social et des mesures d’accompagnement », a-t-il souligné.