Comment Jeffrey Epstein recrutait ses jeunes victimes

L’affaire Jeffrey Epstein, le financier américain qui s’est suicidé samedi dans sa prison new-yorkaise, a fait apparaître au grand jour un réseau tentaculaire de collégiennes et lycéennes poussées à satisfaire son appétit sexuel inextinguible, alimenté par l’argent et de jeunes recruteuses.

«On the younger side». Il les préfère «plus jeunes». Voilà comment Donald Trump décrivait, en 2002, les goûts de son ami Jeffrey Epstein en matière de femmes, qui étaient, en réalité, le plus souvent des jeunes filles.

A l’époque, le riche et brillant financier était encore fréquenté par des célébrités et politiques. Mais dans le secret de ses propriétés somptueuses de Palm Beach ou New York se jouait une autre partition, selon les enquêtes des autorités américaines et les multiples actions en justice de victimes présumées.

Jets, rétribution et cadeaux

Des jeunes filles «de milieu défavorisé», voilà le profil type des recrues de ce que le procureur fédéral de Manhattan, Geoffrey Berman, a décrit comme une «toile» en «constante expansion».

Une fois enrôlées, les jeunes filles entraient dans le «petit livre noir», un carnet d’adresses qui finira par comprendre, selon le Miami Herald, plus de 100 noms.

Selon plusieurs témoignages, domestiques, secrétaire et recruteuses géraient au millimètre ce sombre emploi du temps, avec prise de rendez-vous, transport, parfois même en jet privé, instructions et rétribution, souvent 200 à 300 dollars par visite, voire cadeaux.

Chaque séance devait se faire nue et comprenait presque systématiquement attouchements, voire pénétration.

«J’étais terrifiée et je lui disais d’arrêter», se souvient Jennifer Araoz au sujet d’une visite lors de laquelle Jeffrey Epstein l’aurait violée. «Il n’avait aucune intention de s’arrêter.»

«Si je quittais Epstein (…) il pouvait me faire assassiner ou enlever et j’ai toujours su qu’il en était capable si je ne lui obéissais pas», a expliqué Virginia Roberts lors d’une audition devant la justice.

Comme d’autres, elle a affirmé que l’ex-trader «fournissait aussi des filles» à ses «amis», «pour qu’ils lui soient redevables».

Vous êtes les garants
de notre indépendance

Laisser un commentaire

Vous connecter avec
vos identifiants

Si vous n'avez pas de compte : Créer un compte