En Colombie, des mobilisations massives ont réussi à faire reculer le gouvernement d’Ivan Duque sur sa réforme fiscale. Le mouvement se poursuit toujours et ouvre une importante crise politique pour le régime qui répond par une répression sanglante.
Dans les principales villes de Colombie, un mouvement massif contre le projet néo-libéral de réforme fiscale du gouvernement a démarré le 28 avril dernier, le #28A, à l’appel des principales centrales syndicales du pays. Le recul tactique du gouvernement de droite qui a retiré la réforme dimanche dernier, n’a pas freiné les manifestations. Les mobilisations continuent toujours et ont entraîné ce lundi la démission du ministre des finances, Alberto Carrasquilla, ministre sous l’ancien président Uribe, ayant travaillé au FMI et à la Banque Mondiale.
Une réforme fiscale pour faire payer la crise aux travailleurs et aux classes populaires
Cette réforme fiscale qui a suscité une colère légitime, prévoyait une application de la taxe sur la valeur ajoutée aux produits de premières nécessités (produits alimentaires comme les œufs, le lait, le café etc) et une augmentation de la taxe d’habitation. Une autre disposition de la loi prévoyait également de nouveaux cadeaux au patronat via un allègement fiscal pour les entreprises privées.
Une réforme néo-libérale et pro-patronale cyniquement appelée « Loi de solidarité durable », qui constitue une véritable attaque contre la classe ouvrière colombienne et qui avait d’ailleurs été soutenue par la délégation du Fond Monétaire International en février dernier, et recommandée par l’OCDE. L’objectif est donc clair : faire payer la crise aux travailleuses et aux travailleurs colombiens et préserver les intérêts de la bourgeoisie colombienne et des entreprises privées.