En plus d’une AMAP, association pour le maintien d’une agriculture paysanne, aujourd’hui c’est une épicerie entièrement autogérée que Claude, socio du Média, nous fait découvrir. Pas d’assemblée générale, pas de président, pas de vote. Chacun peut passer des commandes auprès des fournisseurs de son choix pour alimenter le magasin. Il n’y a pas d’obligation ou de temps minimum à donner, mais seulement une trentaine d’euros par an pour participer au financement du local.
DionyCoop rassemble aujourd’hui environ 900 familles, réparties en trois épiceries, sur la commune de Saint-Denis. Parmi ces 900 familles, 150 coopérateurs commandent et réceptionnent des produits en toute autonomie. Pour de nombreux coopérateurs, entre l’AMAP qui fournit en produits locaux et les épiceries pour le reste, cela fait des années qu’ils n’ont plus mis les pieds dans un supermarché sans forcément se restreindre.
Si un produit ne plaît pas au reste du collectif, la personne qui l’a commandé prendra l’initiative ou non d’arrêter ses commandes. Un système basé sur la confiance et l’auto-gestion, et qui fonctionne. Pour Jean-Claude, l’un des initiateurs, plus qu’un projet d’AMAP ou d’épicerie solidaire, c’est surtout une expérience politique : « On ne savait pas si les hommes et les femmes seraient capables de fonctionner sans une structure de pouvoir, qui gère l’ensemble des choses, les ouvertures etc…
Et si on ne fait pas d’assemblée générale, est-ce que les hommes et les femmes ne vont pas prendre des décisions absurdes ? Globalement ça marche très bien, les gens prennent des décisions de façon horizontale et s’investissent. La liberté ça engendre la responsabilité. » Une expérience locale, mais qui donne à réfléchir de façon plus globale sur comment les citoyens sont prêts à s’investir, si on leur donne les moyens et la liberté de le faire.