Des députés ont pressé mercredi 16 septembre 2020 le gouvernement d’agir « vite » pour rattraper le « retard préoccupant » pris par l’expérimentation très attendue du cannabis médical en France, et plaidé pour la mise en place d’une filière nationale de production de cette plante toujours illégale.
Dans son rapport d’étape, la mission parlementaire en charge de la question a dénoncé le « retard fort regrettable » pris par l’expérimentation du cannabis médical. Les élus regrettent que « la France soit à la traîne sur la question du cannabis thérapeutique » déjà autorisé dans de nombreux pays européens. Le gouvernement « n’a pas agi de manière suffisamment volontariste », a déploré le président de la mission, le député Robin Réda (LR) en présentant le rapport à la presse. « Pour les patients aujourd’hui, ce n’est plus supportable d’attendre un peu plus », a ajouté son rapporteur général Jean-Baptiste Moreau (LREM). « Il faut que la France sorte de la préhistoire en matière de cannabis », une plante « qui est une drogue mais qui peut aussi être un médicament ».
Les députés ont aussi critiqué le discours du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, pour qui légaliser le cannabis serait une « lâcheté intellectuelle ». « La lâcheté, c’est précisément de faire exprès de confondre les débats, de faire exprès de mélanger les différents usages du cannabis », a déclaré M. Reda. « Le thérapeutique n’est pas le cheval de Troie du cannabis récréatif », a insisté le rapport de la mission. L’Assemblée nationale a autorisé en 2019 l’expérimentation du cannabis thérapeutique pour au moins 3.000 patients souffrant de maladies graves comme certaines formes d’épilepsie, des douleurs neuropathiques ou d’effets secondaires de chimiothérapie.
Pour qu’enfin ceux qui souffrent des vies entières soient soulagés par un produit qui n’est pas une drogue, mais qui soulage, témoignage d’un ami qui a la maladie de Charcot. Quand les drogues pharmaceutiques ne soulagent pas, certains sont tombés dans l’illégalité (en France), les décideurs ne savent ce que ça veut dire souffrir.
C’est vrai qu’on préfère les médicaments qui peuvent aussi être des drogues.