Faute d’avoir pu faire adopter par les députés britanniques l’accord de divorce qu’elle a négocié avec Bruxelles, Theresa May veut désormais proposer un nouveau report jusqu’au 30 juin.
Un « oui mais ». Les Européens sont prêts à accorder au Royaume-Uni un report du Brexit au-delà du 12 avril, mais avec des conditions strictes. C’est ce qu’ont déclaré, mardi 9 avril, des ministres des pays de l’Union européenne (UE) réunis à Luxembourg pour préparer un sommet extraordinaire programmé mercredi.
La Première ministre britannique, Theresa May, se rend mardi à Berlin puis Paris, à la veille de ce sommet crucial à Bruxelles, où elle plaidera pour un report du Brexit. Initialement prévu le 29 mars, le divorce a déjà été repoussé au vendredi 12 avril. Mais faute d’avoir pu faire adopter par les députés britanniques l’accord de divorce qu’elle a négocié avec Bruxelles, Theresa May veut proposer un nouveau report jusqu’au 30 juin.
« Une situation très, très frustrante »
« Nous nous trouvons dans une situation très, très frustrante », car il « faut donner du temps à la partie britannique pour enfin savoir ce qu’elle veut réellement », a expliqué devant la presse le ministre allemand des Affaires européennes, Michael Roth. Il a confirmé que les 27 envisageaient de reporter la date butoir du Brexit au-delà du 12 avril, « y compris avec un long report ». Mais ce report doit « être soumis à des critères très stricts », a-t-il insisté, jugeant notamment nécessaire que le Royaume-Uni s’engage à avoir une « attitude constructive » s’il devait prolonger sa présence dans l’UE.
L’hypothèse d’un report « n’est ni acquise ni automatique », a déclaré de son côté son homologue française, Amélie de Montchalin. « Il est extrêmement important que cette demande soit assortie d’un plan politique crédible qui explique ce qu’il se passera pendant cette extension demandée », a-t-elle ajouté. Elle a notamment posé la question du sort des députés européens qui seraient élus au Royaume-Uni, en cas de participation aux élections européennes fin mai, si le Royaume-Uni devait ensuite quitter l’UE d’ici au 30 juin, comme le demande Theresa May, c’est-à-dire avant la première réunion du Parlement européen.