Le nouveau premier ministre britannique accélère les préparatifs pour une sortie de l’Union européenne sans accord et n’a engagé aucun dialogue avec les Européens.
Il n’y aura pas d’accord avec l’Union européenne (UE) sur le Brexit : c’est « l’hypothèse de travail » du gouvernement britannique. D’une petite phrase, Michael Gove, influent ministre de l’administration de Boris Johnson, a résumé le radical changement d’état d’esprit du pouvoir, cinq jours après la prise de fonctions à la tête du Royaume-Uni du nouveau premier ministre, qui fait tout pour montrer ses muscles et se dit prêt à aller au « no deal », une sortie sans accord, le 31 octobre.
Alors que beaucoup pensaient que M. Johnson se précipiterait à Bruxelles pour entamer les négociations, il n’y a actuellement aucun dialogue actif avec l’UE. M. Johnson a brièvement parlé au téléphone à Jean-Claude Juncker (président de la Commission jusqu’au 31 octobre), Emmanuel Macron et Angela Merkel peu après son investiture, mais aucune rencontre bilatérale n’est prévue pour l’instant. « Londres ne cherche pas à nous parler actuellement », confirme une source à la Commission européenne. Lundi 29 juillet au soir, M. Johnson n’avait pas encore téléphoné à son homologue irlandais, Leo Varadkar, pourtant directement concerné. L’entourage du président français espère néanmoins une entrevue avec Boris Johnson avant le G7 du 24 au 26 août, organisé à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Le principe d’une rencontre avec la chancelière Merkel est aussi acté, précise le gouvernement allemand.
Si les discussions diplomatiques sont au point mort, les préparatifs en vue d’un « no deal » ont en revanche été « turbo-chargées », pour reprendre le langage fleuri de M. Johnson. M. Gove a été nommé ministre en charge de superviser une sortie sans accord. Il doit présider quotidiennement un comité de préparatifs d’urgence avec quatre autres collègues : Dominic Raab, aux affaires étrangères, Stephen Barclay, ministre du Brexit, Geoffrey Cox, l’avocat général, et Sajid Javid, le chancelier de l’Echiquier. Deux autres comités ministériels, présidés par M. Johnson lui-même, ont également été créés, l’un pour superviser la sortie sans accord et l’autre ses répercussions commerciales.