Le tribunal correctionnel de Paris rend mardi son jugement dans l’affaire de l’arbitrage controversé ayant permis à l’ex-homme d’affaires de toucher plus de 400 millions d’euros pour solder son litige avec le Crédit Lyonnais.
L’heure du jugement approche pour Bernard Tapie. L’homme d’affaires, devenu comédien, doit être fixé mardi sur son sort dans le dossier qui l’opposait au Crédit Lyonnais sur le rachat d’Adidas. Venu à son procès malgré un double cancer de l’œsophage et de l’estomac, Bernard Tapie risque désormais jusqu’à 5 ans de prison ferme.
Une capacité hors-pair à utiliser tous les réseaux. « Ça pique un peu les oreilles », avait ironisé l’un des deux procureurs lors du réquisitoire, en avril dernier. Les deux hommes avaient demandé 5 ans de prison, en ne lésinant pas sur les qualificatifs critiques à l’égard d’un Bernard Tapie passablement agacé sur sa chaise. Ils avaient notamment fustigé sa capacité hors-pair à faire jouer tous les réseaux, jusqu’à « forcer le coffre-fort », selon leur formule, et ce avec la complicité de son avocat historique, Maurice Lantourne, et de l’un des trois juges arbitres. Ces derniers lui avaient finalement attribué plus de 400 millions d’euros pour solder sont litige.
18 mois ferme requis contre l’actuel PDG d’Orange. Mardi matin, Bernard Tapie ne sera probablement pas présent au tribunal pour entendre la sentence, pas plus que Pierre Estoup, le juge-arbitre qui n’avait pas assisté au procès en raison de son âge, 92 ans, et de problèmes de santé.
En revanche, l’avocat de Bernard Tapie, Maurice Lantourne, sera bien là, tout comme Stéphane Richard, l’ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy. Il est soupçonné d’avoir favorisé la décision arbitrale. Pour l’actuel PDG d’Orange, contre lequel trois ans de prison dont 18 mois ferme ont été requis, l’enjeu d’une condamnation pourrait compromettre son avenir à la tête de l’entreprise.