Acquise à Nicolas Maduro, l’Assemblée constituante permet ainsi des poursuites pénales contre le chef de l’opposition. Juan Guaido dénonce une forme d’« inquisition ».
L’Assemblée constituante vénézuélienne a levé mardi 2 avril l’immunité et autorisé des poursuites pénales pour usurpation de fonctions contre le chef du Parlement, Juan Guaido, reconnu comme président par intérim par plus de cinquante pays. L’Assemblée constituante a voté à l’unanimité pour « autoriser la continuation des poursuites pénales engagées contre le député » d’opposition devant la Cour suprême, a annoncé le président de cette institution Diosdado Cabello.
Tant la Cour suprême que l’Assemblée constituante sont jugées comme acquises au pouvoir du chef de l’Etat socialiste, Nicolas Maduro, par l’opposition, tous leurs membres ayant été désignés par le chavisme (du nom du défunt Hugo Chavez). « Le peuple est déterminé et rien ne nous arrêtera », a immédiatement réagi Juan Guaido, lors d’une allocution devant ses partisans et des journalistes, ajoutant qu’il n’y avait « aucune marche arrière dans ce processus ».
« Ce n’est plus de la persécution, c’est l’inquisition »
Avant même ce vote, M. Guaido avait dit redouter d’être arrêté par les autorités. « Ils peuvent essayer de m’enlever », avait-il déclaré. « Vous savez comment agit le régime. Ce n’est même plus de la persécution, c’est l’inquisition », avait estimé le député de centre droit. L’Assemblée constituante et la Cour suprême « n’ont pas la qualité pour perquisitionner ou lever l’immunité, il faut dire les choses comme elles sont », avait-il souligné.
Le 29 janvier, la Cour suprême a ouvert une enquête contre M. Guaido, 35 ans, sous l’accusation d’avoir usurpé les fonctions du président Maduro, qui l’avait à son tour accusé d’avoir planifié une attaque contre lui. « Nous agissons sur la base de la Constitution », a dit M. Cabello, également no 2 du parti au pouvoir, en clôturant les travaux de l’Assemblée qu’il dirige.