Le 1er juin, le ministère de la Culture publiait la liste des titres et de groupes de presse ayant bénéficié, de 2016 à 2019, des aides directes et indirectes à la presse. Des chiffres qui confirment une tendance déjà bien connue : en 2019, la moitié de ces aides ont bénéficié à 6 groupes de presse détenus par une poignée de richissimes hommes d’affaires. Bernard Arnault et son groupe LVMH décrochent la timbale.
Ce n’est pas vraiment une découverte, mais les chiffres récemment publiés par le ministère de la Culture permettent de rendre compte de l’ampleur du phénomène. En 2019, plus de la moitié (51%) des 76 millions d’euros attribués en aides à la presse ont bénéficié à 6 groupes, appartenant à 8 richissimes familles ou hommes d’affaires :
– L’homme le plus riche de France, Bernard Arnault, remporte comme chaque année la palme avec 16 millions d’euros versés à la holding UFIPAR (Le Parisien, Aujourd’hui en France, Les Échos) filiale de LVMH.
– Suit la famille Dassault, avec 6,4 millions d’euros versés au Groupe Figaro (Le Figaro, Le Figaro Magazine notamment).
– La société éditrice du Monde (Le Monde, Télérama, Courrier International notamment), détenue aux trois quarts par Le Monde Libre dont les actionnaires principaux sont Xavier Niel, Matthieu Pigasse, Daniel Kretinsky et Madison Cox, reçoit 6,3 millions d’euros.
– Patrick Drahi n’est pas en reste, avec 5,9 millions d’euros versés à SFR Presse (Libération, L’Express) ;
– puis Arnaud Lagardère avec 2,1 millions d’euros attribués à Lagardère Media News (Paris Match, Le JDD) ;
– et Nicolas Beytout avec 2 millions d’euros versés à Bey Medias Presse et Internet (L’Opinion).