La ministre de la Santé, poursuivie dans les couloirs par des manifestants, a dû être exfiltrée de l’hôpital Saint-Louis.
La ministre de la Santé Agnès Buzyn a été chahutée vendredi à La Rochelle, poursuivie dans les couloirs des urgences par des manifestants, lors d’une visite à l’hôpital Saint-Louis, un des services d’urgence pour lesquels un budget de rénovation ou d’agrandissement est prévu, a-t-elle assuré.
« Je suis venue ici parce qu’il y a beaucoup de personnel en grève, du personnel qui donne de la voix », a indiqué la ministre, accueillie devant l’entrée des urgences par un piquet de grève, et diverses banderoles clamant « Buzyn, stop au buzyness ! », « Urgences à l’agonie », ou « Pour être soignés, prenez la journée ! »
La ministre exfiltrée
Les manifestants, environ 150, des grévistes du groupe hospitalier de La Rochelle-Rochefort, mais aussi du personnel d’aide médicale d’urgence de départements voisins, ont joué au chat et à la souris avec la police, la débordant en partie, pour suivre Agnès Buzyn dans les couloirs des urgences, en lui criant des slogans : « Des moyens pour l’hôpital ! », « L’hôpital n’est pas à vendre ! », « Hôpital en colère ».
Au terme d’une visite de près de deux heures, la ministre a été exfiltrée par une sortie arrière de l’hôpital, a constaté l’AFP. Auparavant, elle avait rappelé aux représentants des grévistes, et devant la presse, les mesures d’urgence annoncées en juin « pour aider [les services d’urgences] cet été à recruter du personnel », et les « primes de risque » dès juillet, ainsi qu’une « prime de coopération » avec les médecins pour infirmiers et infirmières « faisant gagner du temps d’attente aux urgences ».
100 000 postes manquants selon FO
« Et puis il y a un budget dédié à la réhabilitation d’un certain nombre de services d’urgences. Beaucoup sont trop petits, c’est le cas de La Rochelle, car ils ont été construits il y a 20 ans quand il y avait deux fois moins de passage. Beaucoup sont vétustes et on a besoin de les agrandir, […] d’organisation permettant de mieux travailler ». Ce budget consacré à la rénovation des urgences « est déjà proposé aux établissements » a-t-elle souligné.
En écho à la ministre qui évoquait un manque de lits « en aval », « lits de soins de suite et de réadaptation, ou des lits en Ephad », afin de fluidifier les urgences, un des manifestants, Pascal Gaudin, secrétaire FO du groupe hospitalier rochelais a estimé qu’il faudrait « 200 000 postes de plus dans les Ehpad, 100 000 de plus dans les établissements de santé ».