L’ancienne informatrice américaine Chelsea Manning, a fait une tentative de suicide en prison, il y a deux jours. Ce geste est survenu alors qu’elle devait comparaître aujourd’hui devant un juge d’un tribunal de l’État de Virginie, pour répondre d’une accusation d’outrage à la justice. Cette comparution fait suite à son refus l’an dernier, de témoigner devant un grand jury contre Wikileaks, selon son équipe juridique.
L’équipe juridique de Chelsea Manning a fait savoir que l’ancienne analyste du renseignement avait tenté de se suicider dans sa cellule, ce mercredi 11 mars. Une agence de presse et de communication proche des causes de Chelsea Manning, le Sparrow Project, a précisé dans un communiqué : « elle a été conduite à l’hôpital et est actuellement en train de se remettre. »
L’ex-analyste militaire devait comparaître dans quelques heures (vendredi 13 mars 2020) devant un juge d’un tribunal de l’État de Virginie pour répondre d’une accusation d’outrage à la justice. Elle reste aujourd’hui « très fermement décidée » à ne pas participer à cette procédure, « très susceptible » selon elle de conduire à des abus, a fait savoir son groupe de soutien. « Mme Manning a indiqué précédemment qu’elle ne renierait pas ses principes, quand bien même cela devait lui porter de graves préjudices », a insisté quant à lui le Sparrow Project.
Elle avait fait fuiter des milliers de documents classés secret-défense
Chelsea Manning, s’est fait connaître pour avoir fait fuiter des milliers de documents classés secret-défense. En 2010, le soldat « Bradley » Manning avait fait fuiter, grâce à WikiLeaks, plus de 700.000 documents confidentiels ayant trait aux guerres d’Irak et d’Afghanistan, dont plus de 250.000 câbles diplomatiques qui avaient plongé les États-Unis dans l’embarras. L’ex-analyste du renseignement avait été condamnée en 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, mais sa peine avait été commuée par le président Barack Obama. En mai 2017, après sept ans de prison durant lesquels elle avait entamé sa transition vers le sexe féminin, « Chelsea » Manning avait été libérée.
Elle a ensuite été placée en détention en mars 2019, pour avoir refusé de témoigner devant un grand jury chargé d’enquêter sur WikiLeaks et son fondateur, Julian Assange. À cette occasion, elle avait déclaré qu’elle préfèrerait « mourir de faim » plutôt que de témoigner et s’était engagée à rester en prison « pour toujours » si nécessaire.
« Je m’oppose vigoureusement à cette assignation à comparaître et au processus du grand jury en général », avait expliqué Chelsea Manning dans une brève déclaration publiée par son comité de soutien. « Nous avons vu ce processus être détourné d’innombrables fois pour s’en prendre au discours politique. Je n’ai rien à apporter à cette affaire et je n’apprécie pas d’être contrainte de me mettre en danger en participant à cette pratique prédatrice », avait-elle encore déclaré. Brièvement libérée en mai 2019 pour une « raison technique », Chelsea Manning avait de nouveau été incarcérée quelques jours plus tard.
Un juge fédéral américain ordonne la libération de #ChelseaManning – par @mathieu_m https://t.co/ti7Wo8FBqG
— Mediapart (@Mediapart) March 12, 2020
Dernière Minute : Un juge ordonne la libération de Chelsea Manning
Devenue une icône des personnes transgenres, Chelsea Manning poursuit son combat. Lors de sa nouvelle incarcération en mars 2019, elle avait expliquée : « Ils veulent me poser des questions auxquelles j’ai déjà répondu lors de mon procès », en dénonçant une « procédure opaque » uniquement destinée, selon elle, à la renvoyer derrière les barreaux.
Selon les dernières informations reçues, Chelsea Manning va sortir de prison, un juge ayant ordonné sa libération. « Le tribunal considère que la comparution de Mme Manning n’est plus nécessaire et que son maintien en détention ne répond plus à un objectif de coercition », a en effet décidé le juge Anthony Trenga. En revanche, les pénalités financières qui avaient été fixées pour la forcer à témoigner sur Wikileaks et son fondateur Julian Assange restent valables. Elle devra payer 256.000 dollars d’amendes.
Détenu au Royaume-Uni, Julian Assange s’oppose toujours à la demande d’extradition formulée par les Etats-Unis qui veulent le juger pour espionnage. Les autorités américaines soutiennent qu’il a sollicité les documents auprès du soldat Manning et qu’il l’a aidé à déchiffrer un mot de passe, allant au-delà de son rôle de journaliste. La libération de Julian Assange semble encore lointaine…
Le Média pour Tous
merci pour ces infos,
bravo à manning et assange, pour moi ce sont des héros
merci à tous ceux qui ont soutenu ces deux personnes en les médiatisant, en organisant les comités de soutien
sur facebook : assange l’ultime combat
peut être un prochain voyage à belmarsh en mai, suivez cette page fb