Dans le quartier prioritaire des Moulins, à Nice, les habitants sont plutôt d’accord avec l’idée d’une réinstauration de cette mesure, confirmée ce mardi par le maire Christian Estrosi, mais demeurent sceptiques sur son efficacité.
Derrière ses lunettes de soleil, Leïla (tous les prénoms ont été changés) marche à vive allure, ce mardi après-midi en passant devant la place des Amaryllis. « Avec tout ce qu’il s’est passé, je ne suis pas tranquille ! » lance la commerçante quadragénaire. Fin mars, entre le café et les quelques magasins du coin, des coups de feu et des rixes avaient été déplorés, obligeant les forces de l’ordre à intervenir. De violents incidents parmi d’autres qui bousculent, depuis plusieurs mois, ce quartier prioritaire des Moulins, à Nice (Alpes-Maritimes), sur fond de règlements de comptes entre bandes rivales et trafic de stupéfiants.
Ici plus qu’ailleurs, donc, le retour d’un couvre-feu pour les mineurs de moins de 13 ans, confirmé en fin de journée par le maire Christian Estrosi, et qualifié de « foutaise » par l’opposition écologiste, ne laisse guère indifférent. « C’est une très bonne chose, lance la mère de famille. Si les parents prennent des amendes, au bout de quelques fois, ils vont être obligés de se serrer la ceinture et d’agir. J’ai grandi là, je travaille là, mais je ne laisse jamais mon enfant de 11 ans non accompagné, même pour aller au club de football à côté. »