France 2 organisait jeudi soir un débat entre douze têtes de listes candidates aux élections européennes du 26 mai. Plus de trois heures d’échanges parfois musclés et pas toujours très audibles.
Plus de trois heures de débats, douze candidats têtes de listes pour les prochaines élections européennes du 26 mai: à sept semaines du scrutin, le débat organisé par France 2 était très attendu. Que faut-il en retenir ?
1. Douze débatteurs, c’est trop
Rares ont été les moments où les différents candidats ont pu développer des arguments dans la longueur. D’abord parce que 90 secondes maximum pour répondre à une question, c’est court. Ensuite car les participants se sont souvent interrompus, invectivés, répondus.
La fatigue aidant, les douze débatteurs ont été plus calmes à partir de 23 heures, heure à laquelle la deuxième partie du débat ne faisait que commencer…
27e point #cacophonie (fatigue) #lemissionpolitique
— laure bretton (@laurebretton) 4 avril 2019
2. Le duel Loiseau-Bardella très présent
Nathalie Loiseau (La République en marche – MoDem) et Jordan Bardella (Rassemblement national – ex FN) étaient au centre du plateau, l’un à coté de l’autre.
Ils sont tous les deux largement en tête des intentions de vote et l’objectif de l’un et de l’autre est d’arriver en tête.
Entre la technicienne Nathalie Loiseau, spécialiste des affaires européennes, et le jeune Jordan Bardella (23 ans) plus à l’aise dans la joute oratoire que dans la maîtrise des dossiers, les échanges ont parfois été tendus.
« Est-ce qu’on peut interrompre cette sorte de duo entre Nathalie Loiseau et Jordan Bardella ? » Manon Aubry #cetaitlebut #lemissionpolitique
— Anne Soetemondt (@annecha) 4 avril 2019
3. Des matches dans le match
Outre le duel entre Nathalie Loiseau et Jordan Bardella, plusieurs confrontations ont eu lieu lors de la soirée.
Manon Aubry (La France insoumise), au coude à coude dans les sondages avec Europe Écologie – Les Verts, a très vite pris à parti Yannick Jadot au sujet de la renégociation des traités, qu’elle considère comme une évidence.
Benoit Hamon (Génération-s) et Raphaël Glucksmann (Place Publique – PS) ne sont pas parvenus à un accord électoral et sont sur le même créneau électoral. A l’opposé du plateau, ils ont pris garde à ne pas s’attaquer, ne voulant peut-être pas insulter l’avenir.
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Florian Philippot (Les Patriotes) et François Asselineau (UPR) visent un électorat assez semblable et ont été sur le même créneau anti-Europe, voire sur le Frexit pour les deux derniers.
Florian Philippot et François Asselineau ont un objectif qui paraît pour l’instant inatteignable: dépasser les 3% pour que les frais engagés leur soient remboursés.
4. Trois candidats, trois révélations
Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (Les Républicains) et Ian Brossat (PCF) sont les révélations du débat de jeudi soir sur France 2.
Ils sont peu connus du grand public même s’ils sont engagés depuis longtemps. Le premier est militant frontiste depuis son adolescence et est conseiller régional en Île de France. Le deuxième représente la droite conservatrice et est élu à Versailles. Le troisième est adjoint à la mairie de Paris.
Les trois ont été des révélations. Jordan Bardella a impressionné par ses joutes oratoires et sa répartie ; François-Xavier Bellamy par son éloquence et sa clarté et Ian Brossat par sa capacité à être proche de la réalité des gens dans un débat qui a été très (trop?) techno. Il a clairement surpassé ses rivaux de gauche. Une victoire pour lui qui a dû lutter pour être invité à l’Emission politique.
Brossat de loin le meilleur à gauche.
— Aurore Bergé (@auroreberge) 4 avril 2019
5. Glucksmannn: peut mieux faire
La prestation de Raphaël Glucksmann qui a échoué à rassembler toute la gauche, était très attendue. Le créateur de Place Publique a eu du mal à rentrer dans le débat, est apparu en retrait, presque spectateur, et a eu du mal à faire des réponses courtes et percutantes.
Ça avait même mal commencé: les candidats devaient en début d’émission présenter un objet évoquant l’Europe. Il est arrivé avec des fragments du mur de Berlin. Jean-Christophe Lagarde (UDI) avait fait la même chose juste avant lui.
Il s’est rattrapé à la fin, en faisant une belle conclusion, plutôt sincère sur la manière dont il avait vécu le débat et en appelant une dernière fois à l’union de la gauche.