La télevision publique israélienne a reporté la diffusion lors de l’Eurovision d’une mini-série parodique mettant en scène un candidat de concours de variétés musulman, français, homosexuel, membre de Daesh voulant commettre un attentat à Tel-Aviv.
Le diffuseur public israélien Kan a annoncé le 25 mars qu’il repoussait la diffusion d’une série humoristique dans laquelle un candidat français à un concours de chanson projette de commettre un attentat pour le compte de l’organisation Etat islamique, après des mises en garde de l’organisateur de l’Eurovision.
«Douze points», mini-série en trois épisodes, raconte l’histoire d’un chanteur, homosexuel et musulman, représentant la France à un concours de chansons et poussé par l’organisation Etat islamique à commettre un attentat à Tel-Aviv, où se déroule la finale du concours.
La fiction devait être diffusée en mai, alors que le vrai candidat de l’Eurovision Bilal Hassani, homosexuel et d’origine marocaine, représentera la France à Tel-Aviv.
«Banalisation du #terrorisme»: un #sénateur demande à ce que Bilal #Hassani soit écarté de l’#Eurovision
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En février, lorsque des détails sur le synopsis de la série ont été rendus publics, l’Union européenne de radio-télévision (UER) qui organise l’Eurovision a entamé des «discussions constructives» avec TV Kan sur le sujet, tout en l’assurant que la série serait bien diffusée.
«Les Français comprennent la comédie», avait alors éludé une porte-parole de Kan.
Mais le 25 mars, Kan, qui a affirmé avoir reçu une lettre de l’UER les prévenant que la diffusion de la série en Israël pourrait avoir des «ramifications sécuritaires, politiques et légales considérables», en plus de constituer une violation des accords entre les deux organisations, a finalement «décidé d’autoriser la diffusion uniquement après l’Eurovision».
Motif : ne pas «mettre en danger le fait que le concours se déroule en Israël», comme l’a annoncé le réseau israélien dans un communiqué de presse, précisant que la série serait bien diffusée.
La perspective de la participation de Bilal Hassani à la finale de l’Eurovision a soulevé plusieurs polémique : en janvier des militants LGBT avaient appelé au boycott de la compétition, accusant Israël de «pinkwashing». Début février, le sénateur Les Républicains Henri Leroy a demandé que la candidature du jeune homme soit retirée pour avoir supposément incité «à la banalisation du terrorisme» dans une vidéo humoristique.