Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon se sont notamment opposés à François Bayrou et Laurent Wauquiez sur le déploiement des forces Sentinelle dans le cadre des manifestations de Gilets jaunes.
Sans surprise, l’idée a grandement fait réagir. Quelques heures après l’annonce du gouvernement du redéploiement des militaires de l’opération Sentinelle lors des mobilisations de Gilets jaunes, les chefs de partis se sont déchirés sur la question, mercredi soir sur le plateau de BFM TV. La tension est particulièrement montée entre le patron du MoDem François Bayrou et celui de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon.
Jusqu’à cette troisième partie du débat organisé par la chaîne, les deux hommes n’avaient pourtant pas caché leur respect mutuel. Mais venu le temps d’évoquer la mesure choc du gouvernement, prise pour éviter de nouvelles dégradations, Jean-Luc Mélenchon a pris à partie son voisin, allié d’Emmanuel Macron. Alors que ce dernier minimisait le rôle de ces militaires face aux Gilets jaunes – qui ne devraient être affectés qu’à la protection de bâtiments publics symboliques -, l’Insoumis a fait part de son étonnement : « Je ne vous reconnais plus François Bayrou ! Vous êtes pour que les militaires soient pour le maintien de l’ordre ? C’est un autre métier ! » s’est-il offusqué. Et Jean-Luc Mélenchon de rappeler que si les militaires se trouvaient déjà dans les gares, c’était pour faire face à la menace terroriste, pas pour faire face « à des mécontents ».
« Quel symbole épouvantable ! »
Marine Le Pen est sur ce point venue en renfort de son adversaire de l’extrême gauche : « L’armée, on l’envoie contre des ennemis ! Pas contre les Français ! » Avant d’embrayer pour l’occasion : « Christophe Castaner doit démissionner ! » Et Jean-Luc Mélenchon d’abonder : « Dans n’importe quelle démocratie, après 18 mois d’insurrection, on revote. »
Échange musclé entre Bayrou et Mélenchon sur l’emploi de militaires de Sentinelle samedi prochain #LaCriseEtApres pic.twitter.com/1VXpGQL4zc
— BFMTV (@BFMTV) 20 mars 2019
Au tour alors de Laurent Wauquiez d’entrer dans le débat, regrettant que « pour répondre aux violences, Marine Le Pen parle d’introduire la proportionnelle à l’Assemblée ». Or, selon le patron des Républicains, « la première condition du retour au calme, c’est remettre de l’ordre ». Le patron des Républicains approuve sans le dire clairement la mesure du gouvernement. De quoi agacer le socialiste Olivier Faure : « Dresser l’armée face au peuple… Quel symbole épouvantable ! Vous voulez augmenter la colère des Français ? Il faut retrouver le dialogue. Faites une grande conférence sociale dans ce pays. »