Après l’échec des négociations, le gouvernement présente ce mardi le calendrier de sa réforme sur l’assurance-chômage.
Le gouvernement a repris la main sur le sujet. Après l’échec des négociations entre partenaires sociaux, il présentera ce mardi la «méthode et le calendrier» de sa prochaine réforme sur l’assurance-chômage, comme l’annonçait la ministre du Travail Muriel Pénicaud dès dimanche sur LCI. «Je regrette vivement que la négociation n’ait pas pu aboutir. C’est arrivé deux fois: en 1982 et en 2001. Ça n’arrive pas souvent mais du coup, c’est à l’État de définir les règles», avait-elle ajouté. Mais de quelle manière ? C’est justement ce qui sera détaillé aujourd’hui et une piste est évoquée. En effet, jeudi dernier sur BFMTV, la ministre du Travail n’excluait pas de prendre des mesures par décret en cas d’échec des négociations. «Paieront plus à l’assurance-chômage les entreprises qui remettent toujours les mêmes personnes au chômage», a-t-elle détaillé. À l’inverse, les entreprises qui font des efforts et qui mettent moins d’employés au chômage, paieront moins, ajoute-t-elle. Cette dernière compte également revoir les «règles pour les demandeurs d’emploi» qui permettent dans certains cas, selon elle, de gagner plus en alternant périodes de chômage et d’activité qu’en travaillant à temps plein.
Exercice périlleux
Cette annonce ne sera pas tâche facile pour l’exécutif. Et cela pour deux raisons. Il mécontentera le patronat s’il met en œuvre, comme promis par Emmanuel Macron, son projet de bonus-malus sur les cotisations chômage des entreprises, pour les inciter à réduire leur recours aux contrats courts. Et il se mettra également à dos les syndicats s’il maintient ses objectifs d’économies, au minimum un milliard d’euros par an, par une révision des règles d’indemnisation. L’assurance-chômage est aujourd’hui endettée d’environ 35 milliards d’euros. À noter qu’aucun changement ne sera perçu avant 2020 pour les actuels demandeurs d’emploi, la convention en vigueur durera jusqu’à cette date.