«Participation à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations», voici le motif pour lequel les Gilets jaunes sont interpellés ces derniers temps. Une infraction dont le nombre a explosé, a expliqué à Sputnik Céclilia Calvez, avocate au barreau à Paris. Mais une fois en garde à vue, comment faut-il se comporter? Maître Calvez propose quelques conseils.
« Ça explose »
L’avocate explique tout d’abord que la majorité des familles des manifestants placés en garde à vue l’ont contactée dernièrement pour une arrestation liée à un «groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations». Et que le nombre de personnes interpellées pour ce motif «explose», souligne Mme Calvez.
D’après elle, quand un manifestant se retrouve en garde à vue, généralement «on n’a pas le temps de communiquer à sa famille» cette information. Les événements se déroulent donc «très rapidement».
«On les appelle [les proches, ndlr] que le lundi et quand c’est l’avocat de la comparution immédiate il n’a pas le temps d’appeler, c’est l’assistante sociale de la CAF qui le fait. S’il y a beaucoup trop de monde on n’a pas le temps de le faire et les gens ne répondrons pas nécessairement non plus. Tout est très rapide, ce sont des audiences qui peuvent finir à 06h du matin. Tout le monde est très fatigué, le juge juge très vite, juge beaucoup de monde. On n’a pas le temps de se poser vraiment, c’est de l’abattage», estime Cécilia Calvez.
Conseils à suivre une fois en garde à vue
Pour faire face à une garde à vue, l’avocate conseille aux manifestants interpellés «de ne pas se précipiter, de ne pas forcément répondre en garde à vue. Toujours prendre un avocat de permanence, même s’ils n’ont pas les moyens de payer un avocat choisi», a expliqué Maître Calvez.
En outre, l’avocate appelle à informer leurs familles pour qu’elles «sachent où ils [les personnes interpellées, ndlr] se trouvent» et «préparer les éléments de défense, tels que les bulletins de paye». De même, elle invite à ne pas avoir peur de demander un report du procès même en cas de comparution immédiate.
L’interlocutrice de Sputnik conseille aussi d’avoir recours à un médecin même si les forces de l’ordre ne le proposent pas, et surtout de relire les procès-verbaux.