Filmé en train de frapper deux gendarmes lors de l’acte 8 des Gilets jaunes, l’ancien boxeur professionnel Christophe Dettinger a été placé en détention provisoire le 9 janvier dans l’attente de son procès, qui a été renvoyé au 13 février. Le champion de France 2007 et 2008 des lourds-légers a brièvement comparu devant le tribunal correctionnel de Paris où il a sollicité et obtenu le report de son procès pour «violences volontaires en réunion sur personnes dépositaires de l’autorité publique». Un journaliste de RT France était sur place.
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L’ancien boxeur de 37 ans, aujourd’hui fonctionnaire territorial dans une mairie de l’Essonne, est entré dans le box à 22 heures, les yeux cernés et le visage marqué. «Je regrette mes actes. […] Quand je vois ces images, je ne suis pas fier de moi», a déclaré ce père de trois enfants au casier judiciaire vierge.
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Christophe Dettinger s’était présenté le 7 janvier au matin à la police, qui le recherchait depuis la diffusion de vidéos de l’agression de deux gendarmes sur la passerelle Léopold-Sédar-Senghor le 5 janvier à Paris, lors d’une manifestation des Gilets jaunes.
Devant le tribunal, il a expliqué être «venu pacifiquement» manifester, en famille, comme lors des précédentes mobilisations, mais il a reconnu ne pas avoir pu se contrôler après avoir «vu des gendarmes matraquer un jeune homme et une femme au sol».
Demandant sa libération sous contrôle judiciaire en l’attente de son procès, ses avocats ont évoqué un accès de colère «incontrôlée qui a duré deux minutes» et insisté sur son profil de père de famille, inséré professionnellement et n’ayant jamais eu maille à partir avec la justice. «Il ne veut être ni un héros, ni un symbole, ni un porte-parole des Gilets jaunes», avait déclaré une de ses conseils, Laurence Léger, avant l’audience.
Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a toutefois ordonné son placement en détention provisoire afin d’«empêcher la réitération des faits et une soustraction à la justice», le prévenu ayant refusé en garde à vue «de s’expliquer sur les raisons de sa fuite». La décision, accueillie par des cris de protestations dans la salle, va en revanche dans le sens des avocats des deux gendarmes blessés qui avaient dénoncé des «violences graves, méthodiques, froides, réitérées». «Les violences sont allées à la limite de l’intention homicide», avaient ainsi affirmé devant la salle du tribunal Thibault de Montbrial et Emélie Samson.
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Devant les enquêteurs comme à la barre du tribunal, le trentenaire originaire de l’Essonne avait affirmé avoir voulu protéger une femme des forces de l’ordre puis s’être emporté. Le 8 janvier, lors d’une perquisition à son domicile à proximité de Massy (Essonne), les enquêteurs avaient par ailleurs retrouvé les vêtements visibles sur les images ainsi qu’un fusil de chasse. La découverte de cette arme de catégorie D1, en acquisition libre, a conduit le parquet d’Evry à ouvrir une enquête.
Ouverte en soutien à l’ancien boxeur, une cagnotte a connu un vif succès avant d’être fermée le 8 janvier devant les critiques du gouvernement et de syndicats policiers. Une cagnotte concurrente en «soutien aux forces de l’ordre» a aussi été ouverte.