Le Wakanda, royaume fictif d’Afrique issu de l’univers Marvel, faisait partie d’un échange commercial mis en place par le ministère américain de l’Agriculture.
Lorsque Stan Lee imagina le Wakanda en 1966, dans la bande dessinée Les quatre fantastiques, il était sans doute loin de se douter que ce pays fictif atterrirait un jour dans un simulateur de calcul de taxes douanières sur le site du ministère de l’Agriculture américain…
Et pourtant, cette information qui semble être trop grosse pour être vraie, est bel et bien réelle. Mercredi dernier, un internaute a signalé cette bourde sur les réseaux sociaux, et la nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre.
Wakanda is listed as a US free trade partner on the USDA website?? pic.twitter.com/xcq1OFTIPh
— Francis Tseng (@frnsys) December 18, 2019
Dès le lendemain, l’administration américaine a rapidement retiré le pays, rendu célèbre par le film Black Panther, de la liste des propositions. Trop tard cependant pour échapper aux moqueries ; les internautes s’en donnant à cœur joie. L’un d’entre eux ironisait même sur la volonté des USA à « rétablir la démocratie » au Wakanda pour récupérer son vibranium, matière première elle aussi inventée.
Les États Unis à deux doigts d’aller « rétablir la démocratie » au Wakanda, pour mettre la main sur le vibranium. https://t.co/AiYO3Lb7Sq
— Waly Dia (@WalyDIA) December 20, 2019
Cette mésaventure est loin d’être une première aux Etats-Unis où les connaissances en géographie sont extrêmement faibles, y compris parmi les politiciens. Le président Donald Trump pourrait figurer en bonne place dans le classement des mauvais élèves. En 2016 notamment, le 45ème président des USA plaçait Paris… en Allemagne. La même année, il qualifiait la Belgique de « magnifique ville ».
Man shot inside Paris police station. Just announced that terror threat is at highest level. Germany is a total mess-big crime. GET SMART!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 7 janvier 2016
Au niveau médiatique, les compétences ne sont guère meilleures. La chaîne CNN est notamment réputée pour ses nombreuses bévues en matière de géographie. En 2011, elle plaçait par exemple le festival de Cannes, en Espagne. En 2016, elle confondait même l’Australie et l’Autriche.
Cette méconnaissance au sein de « l’élite » américaine semble en réalité refléter parfaitement l’état des connaissances de la population globale. Plusieurs recherches ont démontré la difficulté des Etats-Uniens à se repérer sur une carte. Pire encore, en 2014, une étude indiquait que moins les Américains savaient situer l’Ukraine sur une carte, plus ils avaient envie de l’envahir.
Ces lacunes peuvent sans doute être imputées au système éducatif américain. Dans une large majorité d’États, la géographie n’est même pas obligatoire, ni au collège, ni au lycée. Selon une autre étude, seuls 20% d’Américains détiennent une carte du monde et 70% des jeunes estiment inutile de savoir situer les autres pays sur une carte. Pas de quoi, néanmoins, freiner les aspirations belliqueuses de ce pays en guerre durant 226 de ses 243 années d’existence…
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