Guerre des drones : le lanceur d’alerte Daniel Hale explique sa crise de conscience


Par Brett Wilkins pour Consortium News traduit par les lecteurs du site les Crises et RT France

L’ancien analyste des renseignements de l’armée de l’Air américaine est la première personne à être condamnée pour une infraction selon l’Espionage Act de l’administration du président Joe Biden.

Les avocats de Daniel Hale, le lanceur d’alertes concernant les drones ont soumis au juge Liam O’Grady une lettre dans laquelle l’ancien analyste du renseignement de l’Air Force affirme que c’est une crise de conscience qui l’a poussé à divulguer des informations classifiées sur le programme d’assassinats ciblés des États-Unis.

La lettre manuscrite de 11 pages (pdf) commence par une citation de l’amiral américain Gene La Rocque, qui a déclaré en 1995 que « nous tuons maintenant des gens sans jamais les voir. On appuie désormais sur un bouton à des milliers de kilomètres… Comme tout se fait par télécommande, il n’y a pas de scrupules. »

« Tout le monde sait que je me bats contre la dépression et le syndrome de stress post-traumatique, ce n’est pas un secret, écrit Hale, 33 ans, dans la lettre. La dépression est permanente… Le stress, en particulier celui causé par la guerre, peut se manifester à différents moments et de différentes manières. »

« J’ai pour la première fois été témoin d’une frappe de drone quelques jours après mon arrivée en Afghanistan, a raconté Hale. Tôt ce matin-là, avant l’aube, un groupe d’hommes s’était rassemblé dans les chaînes de montagnes de la province de Patika autour d’un feu de camp, portant des armes et faisant du thé. Qu’ils portent des armes n’aurait pas été considéré comme sortant de l’ordinaire dans l’endroit où j’ai grandi, et encore moins dans les territoires tribaux quasiment sans loi qui échappent au contrôle des autorités afghanes.

« Sauf que parmi eux se trouvait un membre présumé des talibans, trahi par le téléphone cellulaire ciblé qui était dans sa poche, écrit-il. Quant aux autres individus, le fait d’être armé, en âge d’être militaire et assis en compagnie d’un combattant ennemi présumé était une preuve suffisante pour les placer eux aussi sous le coup de la suspicion. »

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