TF1 vient de devenir le nouvel actionnaire majoritaire de M6, formant ainsi un super groupe médiatique qui inquiète de nombreux observateurs sur la toute puissance de médias de plus en plus monopolistiques.
L’annonce a fait l’effet d’une bombe dans le monde des médias audiovisuels. Le groupe TF1 est en effet devenu actionnaire majoritaire du groupe M6, provoquant la fusion de deux institutions de la télévision française. Ensemble, ils détiennent pas moins de dix chaînes diffusées sur la TNT. La réglementation française ne permet pourtant pas d’en posséder plus de sept. Une situation de monopole qui fait écho à la concentration du pouvoir médiatique dans les mains de quelques uns…
Des négociations à venir
Il faudra néanmoins négocier avec l’autorité de la concurrence qui pourrait obliger le nouveau groupe à lâcher trois de ses canaux. Entre TF1, TMC, LCI, TFX, TF1 Cinéma – Séries d’un côté et M6, W9, 6ster, Gulli, et Paris Première de l’autre, il faudra choisir. Et ce petit jeu pourrait durer près de 18 mois selon les spécialistes.
Le monde de la télévision en déclin
Même si le confinement a permis un léger regain d’intérêt pour la télévision, il s’agit néanmoins un empire en déclin. Chaque année, internet, et en particulier les plateformes en ligne, grignote toujours un peu plus du temps d’audience. Cette fusion orchestrée par les deux géants de la TV française n’a ainsi pas d’autre but que s’opposer aux géants comme Netflix, Disney ou Amazon.
75% de la publicité audiovisuelle française
Et pour parvenir à cet objectif, le nouveau groupe devrait aussi s’imposer sur le web, grâce à des recettes publicitaires astronomiques. En effet, la compagnie pourrait s’emparer de pas moins de 75% des recettes publicitaires de l’audiovisuel français. Un marché monstrueux qui pose également question sur la puissance médiatique d’un tel ogre.
Outil de contrôle mental
Car au-delà des recettes financières générés par ces chaines de télévisions, elles restent aussi un formidable outil de contrôle des populations. D’une part, grâce à la publicité, la télévision demeure un prodigieux outil d’incitation à la consommation. D’autre part, à travers leurs positions politiques, les chaines diffusent continuellement la parole libérale. Que ce soit Yann Barthès, Yves Calvi, Christophe Barbier, ou encore Patrick Cohen, tous se font le porte-voix du système en place.
Enchères à la bêtise
En écartant de la sphère politique un nombre grandissant de citoyens, le système parvient également à mieux contrôler la minorité qui continue de s’intéresser au sujet. Et pour désintéresser le peuple de la politique, rien de tel que les abrutir un maximum avec des programmes toujours plus avilissants. L’avènement de la télé réalité a d’ailleurs parfaitement symbolisé cette tendance. Le traitement de l’information lui-même s’inscrit dans ce processus. En se focalisant sur les phénomènes de violences, sur les faits divers, ou les scandales sexuels, plutôt que sur les sujets de fonds comme l’économie ou la démocratie, il fait appel aux plus bas instincts plutôt qu’à une véritable réflexion politique sur le fonctionnement de notre monde.
Un empire au service du système
On se souvient également du matraquage intensif en faveur d’Emmanuel Macron en 2017 ; dans ce processus, la télévision avait joué un rôle crucial, notamment chez les plus anciennes générations qui se renseignent majoritairement dans les grands médias et qui se déplacent bien plus que les jeunes dans les bureaux de vote.
Une information aux services des milliardaires
Lorsque l’on voit le nombre de médias qui ne sont pas rentables, on peut d’ailleurs se demander pourquoi une dizaines milliardaires se sont échinés à acheter la quasi intégralité de ces sources d’informations. C’est précisément pour avoir le contrôle sur ces dernières. En diffusant des nouvelles choisies et orientées, les milliardaires peuvent ainsi défendre leurs intérêts.
Retour d’ascenseur
Comment des journalistes embauchés par un grand groupe iraient enquêter sur une affaire mouillant leur patron ? Par le même procédé, ces médias contrôlés feront élire un pouvoir qui défend les intérêts de ces mêmes milliardaires. Ainsi les cadeaux faits par Macron aux riches auront largement compensé l’argent investi à perte dans les médias. Un juste retour d’ascenseur après une bonne publicité pendant la campagne de 2017.
Où sont passées les sentinelles du peuple ?
Comme le disait le révolutionnaire, Jean-Paul Marat, les journalistes devraient être des « sentinelles du peuple ». Or l’essentiel du pouvoir médiatique est au contraire aujourd’hui aux griffes de journalistes corrompus, ancrés dans une bourgeoisie auto-satisfaite. Les petits jeux orchestrés par les grands groupes qui se rachètent entre eux ne font que confirmer la condensation extrême de l’information de masse au giron d’une minorité. Et face à un tel phénomène, le peuple, lui, n’aura d’autre choix que toujours plus développer son esprit critique.
Le Média pour Tous
Si, comme moi depuis 20 ans, tout le monde arrêtait de regarder la tv, ils n’auraient plus qu’à mettre la clé sous la porte.
De tout puissant, ils deviennent inutiles, l’empire s’écroule.
Les sentinelles il ni en a plus beaucoup
merci au média pour tous pour votre travail