Christophe Castaner, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, a annoncé hier que l’article 24 de la loi appelée « Sécurité globale » sera réécrit.
Une marche arrière de l’exécutif ?
Lundi 30 novembre, Christophe Castaner a tenu à s’exprimer lors d’une conférence de presse sur la loi controversée dite « Sécurité globale », et notamment sur l’article 24. « Lorsqu’une telle incompréhension ne cesse de s’intensifier sur un sujet aussi fondamental, nous avons le devoir de nous interroger collectivement », a-t-il expliqué. Selon l’ancien ministre de l’Intérieur, « l’équilibre [qu’ils ont] recherché n’a pas été unanimement perçu », bien que l’article 24 encadrant la diffusion d’images des forces de l’ordre « contient de réels progrès ». « Nous nous remettons au travail pour proposer une nouvelle écriture complète de ce dispositif afin de permettre de lever tous les doutes », a-t-il conclu.
Notre objectif reste inchangé : protéger les forces de l’ordre et leur famille sans jamais mettre en cause nos libertés fondamentales.
Sur l’article 24, il reste des inquiétudes que nous devons dissiper. La majorité en proposera donc une nouvelle écriture.
— Christophe Castaner (@CCastaner) November 30, 2020
Une réunion à l’Élysée sous tension
Lundi matin, le chef de l’État Emmanuel Macron avait convoqué à l’Élysée plusieurs ministres et représentants parlementaires afin de sortir de la confusion vis-à-vis de l’article 24. La semaine dernière, le Président avait en amont demandé à ses troupes qu’on lui fasse « rapidement des propositions pour réaffirmer le lien de confiance » entre la police et la population. Cependant, Emmanuel Macron s’est montré « très agacé, même énervé » selon une source gouvernementale auprès du Parisien, qui a également évoqué « une tonalité glaciale et martiale » lors de cette réunion. Le travail du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur la loi « Sécurité globale » a notamment été vivement critiqué par le Président de la République, qui n’a pas hésité à rappeler en introduction les responsabilités de chacun.
Réécriture de l’article 24 : « Nous ne renonçons pas, nous ne reculons pas, nous écoutons, nous concertons, nous apaisons ! », indique @JeanCASTEX. Il souhaite « trouver une solution équilibrée » dans « la concertation et la sagesse ». #PPLSécuritéGlobale #DirectAN #QAG pic.twitter.com/jqltrINdNY
— LCP (@LCP) December 1, 2020
Une majorité divisée, une opposition remontée
La majorité semblait déjà divisée depuis l’annonce du premier ministre Jean Castex. Ce dernier ayant récemment affirmé vouloir créer une commission indépendante chargée de réécrire l’article 24. L’opposition, quant à elle, n’est toujours pas satisfaite de la marche arrière de l’exécutif. Chez la France Insoumise et le Parti Communiste, les élus continuent de demander la suppression totale de la loi « Sécurité globale ». Pour Jean-Luc Mélenchon, « LREM s’emmêle dans le tapis du Sénat car l’article 24 est encore dans le texte soumis au Sénat ». Tandis qu’au Rassemblement national, on fustige un gouvernement qui, « à la moindre difficulté, à la moindre manifestation, fait marche arrière ». Samedi dernier, de nombreuses manifestations s’étaient déroulées dans toute la France, où des centaines de milliers de personnes réclamaient l’abandon de la loi « Sécurité globale ».
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Le Média Pour Tous
Bien. On réécrit l’article 24. Attendons pour connaitre le résultat. Personne n’est jamais vraiment satisfait et c’est normal puisque nous n’avons pas tous les mêmes idées…
Nous ne partageons pas les mêmes idées mais nous avons cependant une idée convergente de la dictature qui s’installe même si son origine et sa finalité échappent encore à certains d’entre nous.
Les adeptes du masque du RN eux l’étaient au contraire… aller plus vite et plus fort même, c’est bien l’état d’esprit de majorité de français.