Le procès de Julien Assange a été marqué, le 16 septembre, par les témoignages du journaliste allemand John Goetz et du lanceur d’alerte Daniel Ellsberg. Ils ont attesté de la déontologie de WikiLeaks et de l’intérêt public de ses révélations.
Deux témoignages déterminants pour la défense de Julian Assange ont été entendus, le 16 septembre, par le tribunal d’Old Bailey à Londres lors du procès en extradition du fondateur de WikiLeaks. Le premier, celui de John Goetz – journaliste pour l’hebdomadaire allemand Der Spiegel en 2010, qui avait travaillé dans l’équipe chargée de traiter les câbles de WikiLeaks sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak – et le second, celui de Daniel Ellsberg, l’homme qui fut à l’origine des Pentagon Papers, affaire qui avait mis à mal le storytelling de Washington sur la guerre du Vietnam (1955-1975).
Selon John Goetz, Assange a censuré 15 000 câbles pour protéger des vies humaines Alors qu’il est principalement reproché à Julian Assange d’avoir mis les vies d’informateurs des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan en danger, le journaliste allemand John Goetz a balayé tout doute sur la déontologie de WikiLeaks et de Julian Assange. Selon lui, ce dernier a personnellement veillé à ce que les noms des informateurs apparaissant dans des centaines de milliers de documents secrets du gouvernement américain ne soient jamais publiés.
James Lewis, avocat des Etats-Unis, a en effet expliqué durant ce procès qu’il demandait l’extradition d’Assange pour la publication des noms d’informateurs, et non pour avoir traité des documents divulgués, ce qui est la fonction même de tout journaliste, métier protégé par la liberté d’expression prévue dans le premier amendement des Etats-Unis.
Cette accusation d’avoir mis des vies en danger est donc le cheval de bataille de l’accusation étatsunienne dans ce procès. Et elle a été démontée par John Goetz. Le journaliste d’investigation allemand a notamment déclaré que le département d’Etat américain avait été consulté dans une conférence téléphonique suggérant des expurgations, et WikiLeaks avait accepté de ne pas publier environ 15 000 documents pour, justement, protéger les vies humaines impliquées. «Des risques pouvaient peser sur ces personnes et c’était l’une des choses dont on parlait tout le temps», a assuré John Goetz au tribunal.