Les Français vont devoir « travailler un petit peu plus » afin de relancer l’économie, quasiment à l’arrêt depuis un mois. C’est en substance le message qu’a voulu faire passer Geoffroy Roux de Bezieux, président du Medef, au journal Le Figaro. Ce dernier entend mettre sur la table la question « du temps de travail, des jours fériés et des congés payés » pour soutenir la reprise économique. Alors que Macron et son gouvernement annoncent des plans d’urgence de plusieurs milliards d’euros pour lutter contre la crise du Covid-19, le « monde d’après » semble déjà se préparer. Pour le président du Medef, la question de rembourser ces nouvelles dettes semble prioritaire alors que la crise sanitaire reste plus que jamais d’actualité.
Les Français vont entrer dans leur deuxième mois de confinement la semaine prochaine. Une mesure exceptionnelle et inédite pour freiner les ravages de l’épidémie de Coronavirus (la France va malheureusement passer la barre des 15.000 décès et 100.000 cas détectés prochainement) mais aussi peut-être comme unique solution face aux manques de masques et de tests disponibles dans le pays. De plus en plus de médias et de responsables politiques posent la question de l’après, à savoir « comment va se passer le retour à la vie normale » ? D’autres encore, comme Geoffroy Roux de Bezieux, le patron du Medef, voit encore plus loin et s’interroge déjà sur « qui va payer la dette » ?
A LIRE | « La reprise, c’est maintenant! », @GeoffroyRDB, président du @medef, dans @Le_Figaro. #COVIDー19https://t.co/mL8gdxPW8v
— MEDEF (@medef) April 10, 2020
Avec un effondrement prévu de 6% de la croissance en 2020, soit la pire récession enregistrée dans l’Hexagone depuis 1945, le gouvernement a annoncé, vendredi 10 avril 2020, que le plan de soutien à l’économie serait porté à 100 milliards d’euros contre 45 milliards initialement prévus. Les dépenses “exceptionnelles” dédiées à la santé vont aussi augmenter de 2 à 7 milliards d’euros. Quelques heures plus tôt, les 27 pays de l’Union Européenne s’étaient enfin mis d’accord sur un plan de sauvetage et un déblocage de fonds de l’ordre de 500 à 1.000 milliards d’euros.
Pour le Medef, l’important avant tout c’est de remettre la machine économique en marche
Dans une interview au Figaro, publiée hier également, le « patron des patrons » prévient que les Français vont devoir s’attendre à « travailler un petit peu plus ». Trois variables d’ajustement, remettant toutes en cause des acquis sociaux, sont bien identifiées : allonger le temps de travail, baisser les congés payés et supprimer des jours fériés. Pour la première, il pourrait s’agir d’augmenter le temps de travail minimum journalier, ou de déplafonner le temps de travail maximum par semaine. Pour la seconde, de considérer une partie du temps de confinement comme des congés acquis, et pour la troisième de créer des journées de solidarité comme pour le lundi de Pentecôte. Un point fondamental n’est cependant pas soulevé : ces mesures ont-elles vocation à être temporaires, ou vont-elles s’inscrire durablement dans notre quotidien ?
Le représentant des patrons français commence d’ailleurs l’interview de la manière suivante : « On a tort de comparer cette crise à celles de 1929 ou de 2008 car elle est sans équivalent, et pas uniquement parce qu’elle ne vient ni de l’économie réelle ni de la sphère financière. » Étonnant lorsqu’on sait que c’est une logique purement financière et budgétaire qui a dégradé nos hôpitaux publics et nos stocks stratégiques de masques notamment. Cette même dégradation que le pays paye au prix fort aujourd’hui. Surtout, en dédouanant d’emblée « la sphère financière », Geoffroy Roux de Bezieux déroule la suite de son interview et développe l’idée selon laquelle les Français vont, eux, devoir faire des efforts et pas des moindres.
« L’important, c’est de remettre la machine économique en marche et de reproduire de la richesse en masse, pour tenter d’effacer, dès 2021, les pertes de croissance de 2020. C’est la création de richesses qui permettra d’augmenter l’assiette des impôts et donc les recettes, et ainsi de rembourser la dette accumulée pendant la crise », explique-t-il ensuite. Avant d’ajouter : « ensuite, il faudra bien se poser la question tôt ou tard du temps de travail, des jours fériés et des congés payés pour accompagner la reprise et faciliter, en travaillant un peu plus, la création de croissance supplémentaire. »
Le patron du Medef @GeoffroyRDB quand on lui demande qui devra payer la note de la crise du #COVID2019 ?
« Il faudra se poser la question […] du temps de travail, des jours fériés et des congés payés ».
JAMAIS surpris par ces gens-là, toujours en avance sur le 19ème siècle. pic.twitter.com/mIo9iaWvGY
— Thomas Laval (@Thomas_Laval) April 11, 2020
L’opposition monte au créneau
Un discours proche de celui de Bruno Le Maire, Ministre de l’économie, qui a lui aussi appelé les Français à des “efforts” pour sortir de la crise. Face à ce qui pourrait se transformer en une énième réforme du code du travail, l’opposition de gauche, Parti Communiste Français (PCF) et les insoumis de Jean-Luc Mélenchon sont montés au créneau. Le PCF évoque pour le monde d’après, « Les mines de sel pour tous. »
Le monde d’après du @medef ?
Les mines de sel pour tous. https://t.co/RSeP8f0Ld4— PCF (@PCF) April 11, 2020
Nouveau mort à la suite de cette déclaration : le code du travail. #PlusJamaisÇa #PlusJamaisLREM https://t.co/ktkShAZc04 pic.twitter.com/dtGS1wGPa9
— Le Discord insoumis (@Action_Insoumis) April 11, 2020
De leur côté, les partisans du Frexit dénoncent l’accord financier européen conclu par les 27 et le plan de sauvetage annoncé. Une critique notamment de l’activation du MES, le mécanisme européen de stabilité, dirigé par l’Allemand Klaus Regling, qui amènerait à davantage de rigueur budgétaire dans les années à venir. Ça promet !
Ils ne relocaliseront rien et ne créeront donc aucune richesse car ils continueront avec l’€ et le libre-échange.
En revanche ils sauront demander au bon peuple de « s’ajuster budgétairement »…Entendez le tabassage en règle de ses droits et des services publics.
Fin de partie. https://t.co/5hffPJDMWB— Florian Philippot (@f_philippot) April 11, 2020
? Un « plan de sauvetage européen » de 500 Milliards €… Vraiment ?? #COVIDー19 #confinementjour26 https://t.co/VXqrkP3fwG
— François Asselineau (@UPR_Asselineau) April 11, 2020
Le Média pour Tous
Peut-être,ne le verras-tu pas,saucisson,le corona,aura ta peau avant,voilà,ce qu’il faut changer,il est le type même,des raisons,et de la situation ou nous en sommes arrivés,comme macron,les économies,les bénéfices,avant la vie..!!
Et les actionnaires??? Ils sont prêts à baisser
« un petit peu plus » leurs dividendes pour aider à la relance et à payer la note???
J’ai du mal à comprendre, ils l’ont retrouvé la recette de l’argent magique pour sortir autant de milliards afin de relancer leur croissance qui n’existe pas et de sauver leur économie qui tient avec des bouts de ficelles…
Après le confinement, c’est la fin du capitalisme qui va advenir… pas parce qu’ils le veulent – même s’ils commencent a nous baratiner avec un « capitalisme solidaire » (un oxymore) – mais parce que le peuple a pris conscience de l’absurdité de ce système qui propulse au sommet quelques rares exceptions – pas forcement le plus honnêtes ni les plus compétentes – tandis que le reste de la population est mis en esclavage par les intérêts de la dette et la nécessaire croissance qui en découle et ne peut plus vivre de son travail (la crise des Gilets Jaunes)… le capitalisme… Lire la suite »
Nous sommes pas assez nombreux pour l’instant, en espérant que les autruches sortent la tête du sol mais ça c’est pas gagné
Ce Geoffroy Roux de Bezieux à toujours le mot pour rire, il suffit d’arrêter le confinement du fric des actionnaires, arrêter de leur verser les dizaine de millions, partager avec ceux qui le produise, vider les paradis fiscaux de leur trop plein de fric , faire diminuer le nombre de milliardaire, diminuer les salaires millionnaires des patrons. Non ce monsieur trouve que les français n’en font pas assez. Plutôt que de vous complaire avec tous les costumes cravates descendez donc dans l’arène de ceux qui produisent, sur les chaines, dans les hôpitaux avec les petites mains qui nous soignent, avec… Lire la suite »
Et nous, artisan on devient quoi dans tout ça surtout en tant que petite entreprise