Plusieurs dizaines de personnes, occupant le pont de Sully, à Paris, pour presser le gouvernement d’agir en faveur du climat, ont été évacuées de façon musclée par les forces de l’ordre, vendredi 28 juin.
Ils sont plusieurs dizaines d’activistes – 400 selon les organisateurs –, assis au sol, en tailleur, se tenant par le bras, dans le calme. Autour d’eux, des policiers, debout, armés d’aérosols, les aspergent de gaz lacrymogène, à moins d’un mètre de leur visage. « Policiers, doucement, on fait ça pour vos enfants ! », crient quelques manifestants d’Extinction Rebellion, un mouvement de désobéissance civile non violente né à la fin d’octobre 2018 au Royaume-Uni et présent aujourd’hui dans une cinquantaine de pays.
La scène, filmée par des journalistes, et reprises des milliers de fois sur les réseaux sociaux, se déroule vendredi 28 juin, sur le pont de Sully, qui relie les 4e et 5e arrondissements de Paris. Les militants écologistes sont réunis pour bloquer des axes de circulation, alors que la France traverse un épisode de chaleur sans précédent, imposant ce jour-là une circulation différenciée dans la capitale. Comme à l’accoutumée, les militants d’Extinction Rebellion, dont l’objectif est de forcer les gouvernements à agir face à l’urgence écologique et climatique, sont regroupés de façon pacifique. « Nous essayons de rendre les gens conscients des problèmes écologiques qui ne sont qu’un symptôme du système », a expliqué Sophia Karpenko, une neuroscientifique et porte-parole de l’organisation.
Jets de gaz lacrymogène sur des personnes à terre
Il est environ midi, la chaleur étouffante est à son maximum. Après avoir bloqué sporadiquement quelques rues du 4e arrondissement, faisant face à des automobilistes impatients, voire énervés, les militants convergent vers leur lieu de rassemblement : le pont de Sully. Ils s’installent alors sur le bitume, scandant : « Sur le pont, Rébellion/On y lutte, on l’occupe/Sur le pont, Rébellion/on y lutte contre l’extinction ». La manifestation se veut d’abord festive : « On dansait, on chantait, il y avait des familles, des gens qui avaient fait à manger… témoigne Ingrid, militante d’Extinction Rebellion. Puis tout a été très vite, la police est arrivée et ça a été violent dès le départ, ils ont gazé vite sans dialogue. On pensait qu’on aurait le temps de discuter, de négocier, mais non, ça a été très répressif. »
Selon les images tournées sur place, les policiers, l’air bravache, utilisent à bout portant leur aérosol de gaz lacrymogène sur les manifestants. Ces derniers, qui tentent de garder leur calme, suffoquent alors sous les nuages de lacrymogènes. Une riposte que les forces de l’ordre répètent à plusieurs reprises sur les militants.