Cherchant à calmer les inquiétudes, le secrétaire américain à la défense par intérim, Mark Esper, a assuré jeudi que son pays ne voulait pas d’un conflit avec l’Iran.
Mark Esper, le nouveau secrétaire américain à la défense par intérim, l’a dit à ses homologues et l’a répété trois fois devant la presse, lors d’une réunion ministérielle à l’OTAN, jeudi 27 juin : les Etats-Unis « ne recherchent pas » une guerre avec l’Iran et veulent ramener leur adversaire à la table des négociations. De son côté, le président américain Donald Trump déclarait le 28 juin au Japon qu’il n’y avait « aucune contrainte de temps » sur la question du nucléaire iranien. La veille, à Paris, par Brian Hook, envoyé spécial de l’administration Trump, lançait un signal identique. Le but étant visiblement qu’il soit transmis, par le canal de la diplomatie européenne, à Téhéran lors d’une réunion à Vienne, vendredi 28, des signataires de l’accord sur le nucléaire iranien – France, Royaume-Uni, Allemagne, Chine et Russie.
« C’est un message de retenue, pas de faiblesse », affirmé M. Esper pour sa première apparition au siège de l’Alliance atlantique. Il a indiqué que son pays n’aurait recours à la force militaire que s’il était attaqué. Dans quelques jours, le Pentagone renverra une délégation à Bruxelles pour informer de manière exhaustive ses alliés sur le dossier iranien. Et dans l’intervalle, les consultations vont se poursuivre pour voir dans quelle mesure certains pays pourraient apporter à Washington une aide pour la surveillance du détroit d’Ormuz et du golfe d’Oman, en vue d’assurer la sécurité du trafic maritime.
Tensions avec Moscou
M. Esper a quitté la capitale belge sans aucune assurance à cet égard. « C’était une discussion entre amis, et il est clair qu’il y a des divergences », a admis Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN. A Paris et dans d’autres capitales, on assure que le dossier est à l’étude mais, à l’évidence, le projet d’une mission internationale suscite peu d’enthousiasme. L’OTAN ne sera, en tout cas, pas impliquée en tant que telle, et l’UE veut avant tout sauvegarder l’accord de 2015, qui promettait à Téhéran des bénéfices économiques et la fin des sanctions en échange de l’arrêt de son programme d’armement nucléaire.
Les Européens devraient dévoiler bientôt un plan visant à dynamiser Instex, la bourse d’échanges censée faciliter des liens commerciaux entre l’UE et l’Iran à l’abri des sanctions américaines. Pour M. Esper, le soutien européen à l’accord de 2015 n’est, en tout cas, « pas contradictoire » avec un engagement éventuel pour assurer la sécurité des navires. D’autant que le message à Téhéran tient en un mot : « Désescalade ».