Sept syndicats de pompiers ont déposé un préavis de grève à partir de demain jusqu’au 31 août prochain pour demander plus de moyens face à une augmentation de leurs interventions. Cette grève intervient alors qu’ont eu lieu des agressions contre les pompiers.
Sept syndicats de pompiers (FA/SPP-PATS, Fédération CGT Services Publics, Avenir-Secours, FO-SIS, SPASDIS-CFTC, CFDT Interco et UNSA-SDIS de France) ont déposé un préavis de grève à partir de demain jusqu’au 31 août prochain pour demander plus de moyens face à une augmentation de leurs interventions. «Le service public de secours est malade. On veut alerter les Français», a déclaré André Goretti, président de l’organisation FA/SPP-PATS, premier syndicat chez les 40 000 pompiers professionnels.
85 % des pompiers mobilisés
Ces sept syndicats, qui représentent plus de 85 % des sapeurs-pompiers professionnels, ont adressé un courrier mercredi dernier au ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, dans lequel ils dénoncent «un déni de dialogue social» et «les politiques et projets néfastes du gouvernement».
Ils demandent notamment le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique, la revalorisation de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risques, ainsi que «le recrutement massif d’emplois statutaires».
«Considérant comme un déni de dialogue social l’absence de réponse de votre part, comme de la part de l’Association des départements de France et de l’Association des maires de France, à nos demandes formulées par courrier, et dans le cadre de nos rencontres stériles et ce depuis le 14 mars 2019, nos organisations syndicales représentatives ont décidé unanimement de déposer une série de préavis de grève», écrivent les syndicats dans le courrier adressé à Christophe Castaner.
Cinq revendications
Les pompiers avancent cinq grandes revendications. Le retrait du projet de loi de transformation de la fonction publique ; le maintien et le développement des libertés syndicales et démocratiques ; la revalorisation significative de la prime de feu à hauteur des autres métiers à risques à 28 % minimum ; la garantie de la pérennité de la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) et l’institution d’un dispositif de portabilité des droits pour les agents de la catégorie active et une meilleure prise en compte des préoccupations relatives aux questions de protection de la santé et de la sécurité pour les agents des Services départementaux d’incendie et de secours (temps de travail, dispositions adaptées face aux agressions subies par les sapeurs-pompiers, cancers liés à la toxicité des fumées, etc.) ; le recrutement massif d’emplois statutaires afin de répondre aux besoins des Sdis.
«Il faut nous donner les moyens de réaliser nos missions, a expliqué André Goretti. Il y a un profond malaise au sein de la profession : nous devons répondre à une sursollicitation avec de moins en moins d’effectifs et de moyens, poursuit le responsable. Nous assumons de plus en plus de missions qui ne relèvent pas de nos compétences, à cause des manquements des services de l’état.»
Les pompiers sont en outre confrontés «à de plus en plus de violences verbales et parfois physiques», dénonce le responsable syndical. Les syndicats ont indiqué à Christophe Castaner que «pendant la durée du préavis, ils demeurent ouverts à toutes négociations favorables».