De nouveaux éléments viennent confirmer les soupçons des enquêteurs, selon lesquels l’ex-FN a mis en place « un système » lui permettant d’utiliser frauduleusement les fonds du Parlement européen.
Sa victoire aux européennes l’a replacée au premier plan du jeu politique, a redoré l’image de son parti rebaptisé, et l’a re-présidentialisée après le désastreux débat d’entre-deux-tours qui minait, depuis, sa crédibilité.
Mais la jubilation printanière de Marine Le Pen, après avoir vaincu Emmanuel Macron dans les urnes, et devant la noyade de la droite traditionnelle, pourrait bien être obscurcie par le grand retour des affaires. Car la présidente du Rassemblement national (RN, ex-FN) est de nouveau rattrapée par la justice.
Fin mai, une juge d’instruction a ainsi signé l’ordonnance la renvoyant devant le tribunal correctionnel. En cause, trois photographies tirées de la propagande de l’organisation terroriste Etat islamique (EI), publiées par Marine Le Pen sur Twitter en décembre 2015 : un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d’un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et le corps décapité du journaliste américain James Foley, la tête posée sur le dos.
Mise en examen pour « diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité susceptible d’être vu ou perçu par un mineur », la patronne du parti d’extrême droite risque trois ans de prison et 75 000 euros d’amende.
« Je n’ai aucune preuve de travail »
Mais c’est une autre affaire, qui fait peser la plus grande menace sur le RN, celle qui pousse les juges financiers Claire Thépaut et Renaud Van Ruymbeke à enquêter sur l’utilisation de l’argent de Bruxelles par le parti, depuis décembre 2016. Les enquêteurs soupçonnent un « système » mis en place par l’ex-FN, lui permettant de salarier fictivement des assistants parlementaires européens par les fonds de Bruxelles, alors que les intéressés travaillaient pour le parti d’extrême droite en France.